le spectre de l'abstention plane... Autant contraindre la majorité des partis à y participer était une tâche aisée, autant convaincre les électeurs à se rendre aux urnes sera improbable. Tous les partis politiques en lice pour les législatives du 4 mai prochain, y compris ceux proches du pouvoir en place, semblent hantés davantage que d'habitude par le spectre de l'abstention alors que le taux de participation enregistré durant les précédentes échéances, exception faite de celle de 1997, a été toujours relativement faible. Si le pouvoir a pu, d'une manière ou d'une autre, convaincre la quasi-majorité des partis politiques à participer aux législatives, y compris l'opposition qui était incapable de faire preuve d'un soupçon de consensus, par contre, persuader les électeurs à se rendre aux urnes le 4 mai, s'avère être une tâche beaucoup plus difficile. Des centaines de meetings tenus par les leaders de plusieurs formations politiques en lice à travers l'ensemble des wilayas sur le territoire national, des actions de proximité au quotidien à travers des quartiers, villages et douars, l'implication des imams à travers toutes les mosquées du pays, des visites sur le terrain du Premier ministre et celles d'autres membres du gouvernement, des réunions organisées par les walis et les chefs de daïra avec les associations des quartiers et organisations de masse, sont autant d'efforts fournis pour éviter la bouderie des urnes qui s'annonce importante. Mais force est de constater que la campagne électorale qui sera clôturée le 30 du mois en cours, n'arrive toujours pas à intéresser les électeurs. Peu de gens évoquent dans la rue, des cafés et d'autres lieux et espaces publics, le scrutin des législatives. Dans cet ordre d'idées, Ould Abbès prévoit un taux de participation dépassant les 50% pour renforcer la sécurité et la stabilité du pays, un niveau jamais atteint sauf en 1997. En effet, ce taux a été de 65, 5% lors du scrutin du 5 juin 1997. Mais durant les quatre scrutins suivants, le taux de participation n'a pas dépassé la barre des 50%. De 46, 17% lors du scrutin du 30 mai en 2002, le taux est passé à 35, 65% en 2007 et 43, 14% en 2012. Si le scrutin des législatives prochain ne sera, fort probablement, pas sanctionné par un quelconque changement en matière de configuration politique, en revanche certains observateurs y décèlent une exception. Ceux-là sont nombreux à prévoir une éventuelle domination de la future représentation nationale par le FLN au détriment de son alter ego et allié stratégique, le RND de Ahmed Ouyahia, un parti avec lequel le FLN a toujours formé la majorité. Pour la première fois, le FLN en guerre ouverte avec le RND se voit adjuger la majorité absolue confortable. Raison apparente: en vertu de la nouvelle Constitution, le Premier ministre sera désigné par le chef de l' Etat après consultation du parti majoritaire. Dans cette optique, le FLN est donné grand vainqueur à l'issue de ce scrutin par son chef, Ould Abbès, mais aussi par de nombreux observateurs et même par des leaders de partis en lice. L'enjeu réel de cette échéance électorale n'était pas tant la répartition des sièges dans la prochaine APN, que le nouveau paysage politique qui se dessinera, à un peu plus d'un an de la présidentielle de 2019.