Les marins pêcheurs de Skikda sont à la croisée des chemins, à en croire M.Bellout Houcine, vice-président du Comité national des marins pêcheurs et membre du Conseil national. L'on met en exergue le problème de l'accostage des bateaux qui se pose «presque sur toute la côte est du pays, notamment dans les ports de Skikda, El Kala, Annaba, Béjaïa et de Jijel», explique M.Bellout, comme pour interpeller les autorités de wilayas concernées. Parfois, quatre à cinq chalutiers accèdent à la fois dans l'enceinte portuaire, a-t-il renchéri. Ce qui provoque, ajoute-t-il, des difficultés d'accostage et de circulation. Pis encore, notre interlocuteur relève un autre problème qui s'explique par le «manque flagrant de poissonneries au niveau de ces wilayas». C'est d'ailleurs l'une des revendications des marins pêcheurs. «Nous exigeons la mise en place de poissonnerie répondant aux normes admises au niveau international». C'est aussi la meilleure manière de préserver la santé du consommateur et la sécurité alimentaire en respectant les conditions d'hygiène. Dans le sillage, les marins pécheurs demandent la fabrication de caisses en plastique. Les contestataires s'insurgent aussi contre le taux de la taxe qu'ils devront payer auprès des impôts et qui est, faut-il le souligner, de l'ordre de 17%. La doléance s'articule sur la nécessité de réviser cette taxe qui «pèse lourdement». L'autre pomme de discorde, les marins pêcheurs s'insurgent contre le projet portant «dissolution de la Cnasat des gens de mer, n'ayant jamais été déficitaire avec un recouvrement qui a toujours dépassé les prévisions». «C'est une démarche irresponsable et unilatérale», répliqua le représentant des pêcheurs de l'est du pays. M.Bellout Houcine, d'un air visiblement déçu, expose le cas de son collègue de Skikda, M.Djeffal Houcine, qui a perdu son chalutier en 1994, et depuis «aucune aide ne lui a été octroyée nonobstant ses incessantes demandes». C'est, en quelque sorte une manière d'interpeller les pouvoirs publics «quant aux aides destinées à développer le secteur de la pêche et prendre en charge ainsi les besoins des marins pêcheurs». Notre interlocuteur poursuit son exposé en disant que l'augmentation des tarifs du gasoil continuent de susciter le courroux des pêcheurs. M.Bellout dira sur sa lancée que le Comité national des marins pêcheurs a demandé audience au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques dans le but, dit-on, de juguler le problème et mettre fin «au marasme des pêcheurs».