La zone tampon d'El Guergarate (à la frontière avec la Mauritanie), occupée par l'armée marocaine donna lieu à une longue crise entre l'occupant marocain et le Front Polisario Le Conseil de sécurité s'est engagé vendredi soir, aux termes d'une résolution qu'il a adoptée à l'unanimité sur le Sahara occidental, à mettre fin à l'impasse politique en appuyant la relance du processus onusien, bloqué par le Maroc depuis 2012. Lors de sa réunion, le Conseil de sécurité a affirmé que les activités menées par le Maroc dans la zone tampon d'El Guergarat sont contraires à l'esprit du cessez-le-feu de 1991, soulignant que l'ONU devrait s'engager à explorer les moyens de résoudre les questions qui étaient à l'origine de cette crise. S'appuyant sur le rapport du secrétaire général de l'ONU, le Conseil de sécurité a affirmé que certaines activités civiles «peuvent être jugées contraires à l'esprit du cessez-le-feu et susceptibles de provoquer la reprise des hostilités» dans cette zone militaire sous surveillance de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Dans sa résolution prorogeant le mandat de la Minurso d'une année, le Conseil de sécurité a estimé que la crise intervenue récemment dans la zone d'El Guargarate «soulève des questions fondamentales liées au cessez-le-feu et aux accords connexes et engage le secrétaire général à explorer les moyens de les résoudre». Il est important de souligner que la crise d'El Guargarate impose de trouver une solution qui aille au-delà d'un simple enregistrement des violations de l'accord de cessez-le-feu. «La solution doit identifier les causes réelles qui étaient à l'origine de cette crise et situer les responsabilités», ont estimé plusieurs membres du Conseil de sécurité, lors des discussions sur cette résolution. La présence des éléments armés du Front Polisario à El Guargarate constituait une légitime défense contre la tentative du Maroc de modifier le statut quo de cette zone en voulant imposer de force un projet de route traversant les territoires sahraouis. Dans ce même contexte, le Front Polisario dans un geste de bonne volonté à décidé de retirer ses éléments de cette zone. Ce qui amena l'approbation du secrétaire général, Antonio Guterres, qui félicita les dirigeants du mouvement indépendantiste sahraoui. «Cette action devrait améliorer les perspectives de créer un environnement qui facilitera la mise en oeuvre rapide de la relance, voulue par le secrétaire général, du processus de négociation, avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit qui reflètent les orientations et les résolutions du Conseil de sécurité, dans le but d'atteindre une solution politique mutuellement acceptable qui assurera l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a déclaré le porte-parole du SG de l'ONU dans une déclaration à la presse. «Nous continuons d'appeler les parties à respecter leurs obligations en vertu de l'accord de cessez-le-feu et à respecter à la fois la lettre et l'esprit de cet accord, et de coopérer pleinement avec la Minurso», a-t-il ajouté. Le Conseil de sécurité a consacré par ailleurs sa séance de vendredi soir à la question du Sahara occidental. L'organe onusien a affirmé son plein appui aux efforts du secrétaire général et son envoyé personnel pour qu'une solution politique soit trouvée à la question du Sahara occidental. La résolution du Conseil de sécurité, adoptée après plusieurs jours de tractations serrées, souligne que la relance des négociations avec «une nouvelle dynamique doit déboucher sur la reprise du processus politique pour parvenir à une solution politique qui soit mutuellement acceptable et qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la charte des Nations unies». Le Conseil de sécurité a demandé aux deux parties du conflit de reprendre les négociations sous les auspices du secrétaire général sans conditions préalables et de bonne foi en tenant compte de l'action menée depuis 2006. Le secrétaire général est tenu à ce propos de faire au moins deux exposés par an au Conseil de sécurité sur l'état d'avancement des négociations et des difficultés auxquelles se heurtent les opérations de la Minurso. Soulignant la nécessité d'avancer sur la voie d'une solution politique, le Conseil de sécurité a enjoint au secrétaire général de le tenir informé dans les six mois à compter de la désignation du nouvel envoyé personnel de l'avancement des négociations.