Le chef du parti conservateur d'opposition Michael Howard a reconnu sa défaite et félicité le Premier ministre travailliste Tony Blair. Tony Blair s'est rendu, hier à Buckingham Palace en fin de matinée, afin de rencontrer la reine Elizabeth II, qui doit officiellement le charger de nommer le nouveau gouvernement. Cette procédure est toute symbolique, la reine ayant pour obligation de choisir le leader du parti le plus important aux Communes, Tony Blair en l'occurrence, comme Premier ministre, après son écrasante victoire aux élections législatives. Rappelons, toutefois, qu' en dépit de l'hostilité des sondages à quelques jours du scrutin, le Premier ministre Britannique, Tony Blair, vient de créer le «miracle». En effet, le principal allié des Etats-Unis dans leur croisade dans le Golfe persique, est entré dans l'Histoire en remportant les élections législatives pour la troisième fois d'affilée, une «première» pour un Premier ministre travailliste. Tony Blair, 52 ans, a remporté ces élections malgré le profond malaise provoqué au Royaume-Uni par l'intervention britannique en Irak aux côtés des Etats-Unis en 2003, sans feu vert des Nations unies. Ses adversaires l'accusent d'avoir menti sur la menace posée par Saddam Hussein et ses prétendues armes de destruction massive. Cette crise a également provoqué un divorce entre Tony Blair et l'aile gauche travailliste, qui lui reproche un alignement inconsidéré sur la diplomatie américaine. Aussitôt les résultats connus, on a estimé que le parti travailliste doit «répondre avec sagesse» aux attentes des électeurs. «Nous devons écouter les gens et répondre avec sagesse et raisonnablement aux travaillistes», a dit M.Blair. Pour sa part faisant montre d'un fair-play exemplaire, le chef du parti conservateur d'opposition, Michael, Howard, a reconnu sa défaite et félicité le Premier ministre travailliste, Tony Blair. «Il semble, à en juger par le sens que prennent les résultats nationaux, que M. Blair va gagner un troisième mandat pour le Labour», a dit M.Howard depuis sa circonscription de Folkestone (sud-est). «Je le félicite», a-t-il ajouté, mais «je crois que le temps est venu pour lui d'agir sur les sujets qui importent réellement aux gens de ce pays». Les commentaires de la presse britannique étaient allés bon train. Pour la plupart des tabloïds, Blair est entré dans l'histoire «en boitant». Connu pour sa virulence à l'encontre de Tony Blair, The Daily Telegraph a, cette fois-ci, mis de l'eau dans son vin en titrant en grande manchette : «Un hat-trick historique». Pour son troisième mandat à Downing Street, Tony blair est confronté à plusieurs dossiers. Seul quotidien à ne pas juger directement la performance de Tony Blair hier matin, le Financial Times préférait accuser le système électoral britannique, très favorable au Labour, allant jusqu'à parler de «parodie électorale». La ratification de la Constitution européenne, prévue en 2006 par référendum, et une hausse des impôts quasi inévitable pour financer un ambitieux programme de modernisation des services publics (santé, transports, éducation) devraient être les priorités du prochain gouvernement. Le Royaume-Uni a également deux rendez-vous importants en 2005 : la présidence du G8 (avec un sommet à Gleneagles, en Ecosse, du 6 au 8 juillet) et celle de l'Union européenne, pour six mois, à partir de juillet.