Des ministres britanniques ont alimenté la querelle entre leur gouvernement et Bruxelles, l'un d'eux reprochant notamment aux dirigeants européens de vouloir «intimider les Britanniques» dans les négociations sur le Brexit. Deux jours après que la Première ministre Theresa May a accusé Bruxelles de vouloir faire échouer les négociations et s'immiscer dans les législatives programmées le 8 juin au Royaume-Uni, le ministre de la Défense Michael Fallon a enjoint hier les dirigeants européens de cesser de faire «fuiter» le contenu des discussions. Les négociations seraient «plus faciles si les membres de la Commission gardaient pour eux leurs remarques et ne compliquaient pas encore plus des négociations qui s'annoncent déjà délicates», a-t-il dit sur BBC Radio 4. Le ministre en charge du Brexit, David Davis, a lui accusé la Commission européenne de vouloir «intimider les Britanniques», dans une émission de la BBC jeudi soir. «Il est clair que la Commission européenne a essayé d'intimider les Britanniques. Le peuple britannique ne sera pas intimidé, le gouvernement britannique ne laissera pas faire», a-t-il déclaré. Ces déclarations alimentent une querelle qui a démarré suite au dîner au cours duquel Theresa May et David Davis ont reçu le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier le 26 avril à Londres. Après ce dîner, M. Juncker aurait confié à la chancelière allemande Angela Merkel être «dix fois plus pessimiste» sur l'issue des négociations et que Mme May vivait dans «une autre galaxie», selon le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Theresa May a réagi en affirmant que «des menaces (avaient) été proférées» et que «tout cela était délibérément programmé pour influer sur le résultat des élections». Pour M. Fallon, cette réaction «montre clairement qu'elle est prête, quels que soient les agissements des membres de la Commission à Bruxelles, à défendre les intérêts vitaux de la nation dans ces discussions compliquées».