Alors que l'été approche, les services de ramassage des ordures ne semblent point regarder du côté de Stita C'était tôt dans la matinée de ce lundi que des dizaines de jeunes se sont rassemblés à l'intersection de Larbaâ, lieu où se rencontre la RN72 avec le chemin qui désenclave leur village. Deux jours seulement après les élections législatives la wilaya de Tizi Ouzou renoue avec les actions de fermeture des routes et des sièges des mairies et daïras. Hier donc, c'était la commune de Makouda, 30 km au nord du chef-lieu de wilaya, qui a ouvert le bal de la protesta. Les habitants du village Stita, l'un des villages les plus peuplés après Attouche, ont fermé la route qui relie leur localité au chef-lieu de leur commune et de la wilaya pour protester contre leurs mauvaises conditions de vie. C'était tôt dans la matinée de ce lundi que des dizaines de jeunes se sont rassemblés à l'intersection de Larbaâ, lieu où se rencontre la RN72 avec le chemin qui désenclave leur village. Des pierres et des troncs d'arbres ont été disposés sur la chaussée avant de mettre le feu à des pneus; les jeunes ont signifié aux usagers que la route est fermée jusqu'au soir. A l'évidence, la matinée aura été marquée par d'énormes embouteillages dans les deux sens qui mènent vers Tizi Ouzou et vers le Nord. Les tracasseries causées par ces actions qui se multiplient sont connues de tous, d'où le recours systématique aux contournements par d'autres routes. En fait, Stita reste l'un des villages les plus pauvres de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est l'exemple des localités déshéritées. Dénuée de tous les moyens, cette localité qui est, pourtant l'un des deux plus importants villages de la commune de Makouda avec Attouche, reste dans une pauvreté sans égal. Hier sur les lieux de l'action, les jeunes en colère faisaient savoir que leur village est quasiment sans eau potable depuis plusieurs décennies. Malgré les maintes réclamations et autres actions du genre par le passé, les autorités locales n'ont jamais apporté de solutions définitives à leurs problèmes. La réfection du réseau AEP n'a pas apporté les améliorations espérées. Bien au contraire, Stita est plus que jamais sans eau. Parallèlement à la mauvaise gestion qui caractérise la répartition de l'eau, les villageois se sentent abandonnés. Alors que l'été approche, les services de ramassage des ordures ne semblent point regarder du côté de Stita malgré l'existence des bacs dans tous les recoins du village. Ce qui inquiète surtout les villageois c'est l'apparition des maladies comme conséquence de l'amoncellement des ordures non récupérées. Les quantités d'ordures se trouvent par ailleurs démultipliées car le village est traversé par un chemin de wilaya. Les bacs en plastique ne servent pas uniquement aux villageois, mais à tous les usagers de la route qui viennent d'autres communes. Aussi, chaque jour, des tonnes de déchets ménagers s'accumulent alors que les camions de ramassage se font trop rares. C'est ainsi qu'hier à Stita, les habitants ont décidé de fermer la route afin d'attirer l'attention des autorités locales sur la situation qui risque de se dégrader encore davantage dans les semaines qui viennent. Cette angoisse du lendemain ne mine pas uniquement les habitants du village, mais tout le monde. Hier encore, les citoyens venant de plusieurs communes ont dû contourner pour rejoindre leurs lieux de travail à Tizi Ouzou. Beaucoup ont été contraints de passer par Attouche, aux frontières administratives de Boumerdès et par Ouaguenoun à cause de la fermeture de la route. Au lieu d'arriver à Tizi Ouzou en 30 mn, des citoyens ont fait le trajet en plusieurs heures.