Un vent de changement est en train de souffler sur le sommet pyramidal des outils de l'Etat aussi bien économiques, sécuritaires qu'administratifs. On apprend, de sources concordantes, que le président de la République, dans le sillage de sa politique de réformes initiées depuis son élection, a donné des instructions pour que le sommet pyramidal des outils économiques de l'Etat, que sont les Sociétés de gestion des participations (SGP), sécuritaires et administratif, walis, chefs de daïras, subiront incessamment des changements. Le secteur des assurances devrait subir la même opération que les banques. Ces changements sont dictés par le souci de passer à la vitesse supérieure des réformes. «Il m'importe d'insister, dès lors que les objectifs sont clairement indiqués, que les ressources ont été dégagées et que les cadres juridiques et organiques existent, sur l'obligation de résultat qui pèse, désormais, sur chacun des membres du gouvernement dans le cadre de sa responsabilité sectorielle et sur le gouvernement dans sa collégialité qui ne doit, en aucun cas, faillir aux engagements pris vis-à-vis des citoyens», a déclaré le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors du dernier conseil des ministres. Ainsi, pour donner un plus à ces réformes, le chef de l'Etat a instruit le président du Conseil des participations de l'Etat (CPE), autrement dit le chef du gouvernement, de procéder dans les plus brefs délais au renouvellement des SGP. D'autant que leur mandat de deux ans a expiré le 12 décembre 2004. Il est utile de souligner que les SGP sont des entreprises publiques économiques (EPE) au sens de l'article 2 de l'ordonnance 01.04 du 20.08.2001, dont le capital est intégralement détenu par l'Etat. Ainsi donc, si le changement des membres des directoires reste, en vertu de leurs mandats, une chose normale, du moins réglementaire, il n'empêche que cette opération va s'opérer actuellement à l'ombre de certains autres changements politiques déjà annoncés. Pour rappel, les nominations des membres des directoires se font par l'assemblée générale de chaque SGP, dans la pratique. Aujourd'hui, en conjuguant les différents changements intervenus sur la scène politique et socio-économique on peut aisément deviner quel visage aura l'Algérie institutionnel à l'orée de la ratification de l'accord d'association avec l'UE et la prochaine adhésion à l'OMC. Dans ce contexte et pour plus d'efficacité, il faut s'attendre à des changements qualitatifs et quantitatifs dans le sommet pyramidal de l'Etat. Ainsi on apprend que le nombre des SGP est appelé à être revu à la baisse en vertu de la logique des branches. En effet le nombre des SGP est actuellement de 28 en plus de 3 entreprises non affiliées dont plusieurs ne sont qu'intérimaires. Ce nombre, selon nos sources, devrait passer à 25 SGP, au plus. Par cette opération de calcul rudimentaire, ce sont les charges qui vont diminuer pour une meilleure rentabilité. Par ailleurs, le chef de l'Etat, dans son instruction, a insisté sur la mise à niveau des ressources humaines appelées à gérer ces SGP en optant pour un management qualitatif. «Les seuls critères d'appréciation des cadres économiques seront la compétence, l'engagement à assumer la charge et les résultats», soulignait Ahmed Ouyahia dans une de ses interventions devant les membres des SGP. Sur la feuille de route des nouveaux SGP, il y a l'impératif de faire parvenir à la chefferie du gouvernement et au ministère délégué à la Participation les plans d'action étant entendu que l'examen de ces derniers permettra d'entrer dans le vif du sujet. Ce qui permettra au gouvernement d'éclairer l'élaboration de la stratégie de développement économique et social du pays, en prenant en charge la démarche d'autres secteurs sociaux y compris privés. Dans le même sillage qui a touché la hiérarchie militaire avec la nomination du Général-Major Benalil Benali à la tête de la 5e Région militaire en remplacement du général-major Kamel Abderrahmane et du général-major Baaziz Mohamed dans les fonctions de commandant des Forces de défense aérienne du territoire, en remplacement du général-major Laoudi Achour, en outre, les walis et les chefs de daïra devraient connaître, dans les prochains jours, un remaniement même si nos sources parlent beaucoup plus de mutations. La mission assignée aux collectivités locales dans le cadre de l'exécution du programme quinquennal du soutien à la croissance économique devra faire l'objet d'un regroupement, incessamment, sous la présidence du chef du gouvernement, ajoutent nos sources. En effet, l'administration est l'élément nodal dans l'exécution du programme quinquennal de soutien à la croissance économique. Dans la pratique, le rôle des collectivités locales est essentiel, voire même décisif, dans l'application du programme quinquennal d'une cagnotte de 55 milliards de dollars. Le programme de soutien à la croissance économique est lancé à l'échelle nationale et son suivi sur le terrain nécessite, en premier lieu, un intérêt particulier de la part des collectivités locales. La réussite du programme quinquennal dépend, d'une part, de la mise à mort de la pratique bureaucratique au sein de l'administration et de l'autre, de son exécution dans un environnement paisible où le recours à la contestation sera exclu, grâce évidemment à l'écoute du citoyen que devraient assurer en permanence et les walis et les présidents d'APC. C'est là, certainement, le contenu du message que devra transmettre le chef du gouvernement à l'adresse des walis et des chefs de daïra.