Les deux écrivains algériens, Salim Bachi et Kamel Daoud Il s'agit de la traditionnelle liste du printemps du prix Renaudot où figurent, en plus des neufs romans, sept essais. Les deux écrivains algériens, Salim Bachi et Kamel Daoud ont été sélectionnés pour le prix littéraire français Le Renaudot. Le romancier algérien, Salim Bachi, originaire de la wilaya de Annaba, a été sélectionné, mardi dernier, parmi les neuf auteurs de romans qui pourront être couronnés par l'obtention du prestigieux prix littéraire français Le Renaudot. Le jury de ce prix littéraire, tant convoité par les écrivains d'expression française, présidé par Frédéric Beigbeder, a en effet retenu le dernier roman de Salim Bachi intitulé «Dieu, moi, Allah et les autres», publié il y a quelques mois aux éditions Gallimard. Il s'agit de la traditionnelle liste du printemps du prix Renaudot où figurent, en plus des neufs romans, sept essais. Et c'est dans la catégorie des essais que Kamel Daoud, a été pour sa part sélectionné pour le même prix. C'est son recueil de chroniques intitulé «Mes indépendances» (édition de l'Aube à Paris et Barzakh en Algérie») qui a séduit les membres du jury Renaudot. Ce n'est pas la première fois que Kamel Daoud se retrouve ainsi sur la piste d'un grand prix littéraire en France. En 2015, Kamel Daoud a obtenu Le Goncourt du premier roman pour son roman «Mersault, contre-enquête». Dès la sortie de ce livre en France aux Editions de l'Aube, le roman «Mersault contre-enquête» a séduit immédiatement une partie de la critique française et de la presse. Le roman a figuré sur plusieurs sélections de prix littéraires parisiens et a même atterri sur la dernière sélection du prix Goncourt, la plus haute distinction littéraire annuelle de langue française. De son côté, Salim Bachi est un jeune écrivain algérien, né en 1971, très prolifique et surtout talentueux. Son premier roman autobiographique «Le chien d'Ulysse», paru en 2001 aux éditions Gallimard a obtenu un succès retentissant dès son édition. De même qu'il a eu les faveurs des prix littéraires. Ce roman a obtenu Le Goncourt du premier roman et a frôlé Le Goncourt en figurant parmi les finalistes de ce prix. Depuis la parution de ce premier roman, Salim Bachi publie en moyenne un roman toutes les trois années. Il est actuellement l'auteur de pas moins de 11 romans, dont certains ont été salués, à l'unanimité, par la critique à l'instar de «la Kahéna» (paru en 2003) et ayant obtenu le prix Tropiques en 2004. Salim Bachi s'inspire beaucoup des événements politiques que vit l'humanité ces deux dernières décennies, notamment les bouleversements induits par le terrorisme. Les attentats de septembre 2001 du Word Trade Center aux Etats-Unis lui ont inspiré le roman «Tuez-les tous» en 2006 alors que les attentats de Paris ont été sa source d'inspiration pour écrire «Moi Khaled Kelkal» en 2012. «Le silence de Mahomet» de Salim Bachi, paru en 2008, raconte la vie du prophète de l'islam. Dans le roman «Le dernier été d'un jeune homme», paru en 2013, Salim Bachi aborde un pan de la vie du Nobel de littérature Albert Camus. Son tout nouveau roman «Dieu, Allah, moi et les autres» est une autobiographie où l'auteur narre son enfance à travers notamment les conditions de sa scolarité dans l'école algérienne de la fin des années soixante-dix, qui commençait à devenir sous l'emprise de l'islamisme après la politique d'arabisation ayant donné lieu à l'école fondamentale, dont tout le monde connaît les conséquences néfastes aujourd'hui, à tous points de vue. Avec un style alerte et un courage remarquable Salim Bachi dénonce le radicalisme islamiste dans ce roman, qui n'est malheureusement pas disponible en Algérie.