Décidément, le Rassemblement pour la culture et la démocratie traverse l'une de ses plus grandes crises depuis sa création en 1989. Au lendemain de sa débâcle aux élections législatives du 4 mai dernier, voilà que Ouahab Aït Menguellet, maire de Tizi Ouzou, a annoncé, hier, sa décision de démissionner du parti de Mohcen Bellabas au sein duquel il a milité pendant plus de 28 ans. La décision n'est pas vraiment surprenante pour ceux qui sont au fait des événements qui ont eu lieu lors de la conception de la liste des candidats aux dernières législatives et sur laquelle Ouahab Aït Menguellet avait été porté comme tête de liste. Mais ceux qui ont conçu la liste en question et eu le dernier mot, n'ont pas validé le nom de Ouahab Aït Menguellet, pourtant considéré comme un véritable poids lourd du RCD dans la wilaya de Tizi Ouzou pour une multitude de raisons. Hier, donc, Ouahab Aït Menguellet a jeté l'éponge après s'être donné une longue période de réflexion. Ouahab Aït Menguellet qui reste toutefois maire de Tizi Ouzou jusqu'à l'expiration de son mandat avant la fin de l'année en cours a évoqué hier dans sa déclaration les raisons de ce retrait définitif du RCD. Ouahab Aït Menguellet a parlé de «comportements et d'attitudes inappropriées et déviationnistes à plus d'un titre dont se sont rendus coupables, ces derniers temps, ceux qui étaient censés en être les objecteurs». Ouahab Aït Menguellet fait même allusion à l'événement qui a constitué la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, à savoir les législatives. «Lorsque le choix de la représentation des citoyens à un Parlement national est entaché de puérilité et d'accommodements, lorsque des égoïsmes s'entrelacent et des appétits s'aiguisent, lorsqu'on commue une défaite cinglante en un moment de «festoiement», lorsqu'on adopte une attitude sélective et dédaigneuse à l'endroit de l'Histoire, les manquements sont nombreux pour ne s'en tenir qu'à eux: là, il y a comme un reniement des valeurs originelles de notre rassemblement (RCD, Ndlr)», déplore Ouahab Aït Menguellet. «Après 28 ans de militantisme, la sagesse me recommande la solution la plus apaisée», ajoute Ouahab Aït Menguellet dans sa lettre de démission. Et d'annoncer officiellement son départ du parti: «Je suis foncièrement chagriné d'annoncer mon retrait définitif des rangs du Rassemblement pour la culture et la démocratie». Le départ de Ouahab Aït Menguellet vient encore affaiblir le RCD qui, de 21 sièges obtenus aux législatives de 2012, a régressé énormément pour ne pouvoir obtenir que neuf sièges à l'APN, le 4 mai dernier. Le départ de Ouahab Aït Menguellet intervient quelques mois après l'exclusion de Nordine Aït Hamouda, un autre poids lourd du RCD, qui a réussi à se faire élire député le 4 mai dernier en comptant beaucoup plus sur les voix des milliers de militants et sympathisants du RCD qui ont quitté cette formation politique pour des raisons que tout le monde connaît. Il est fort à parier que Ouahab Aït Menguellet va se rallier à Nordine Aït Hamouda qui a annoncé officiellement sa participation aux prochaines élections communales avec sa liste d'indépendants dénommée «Alternative citoyenne».