Dans le long métrage, la décennie noire Il présentera son premier long métrage fiction ce 22 mai à 11h dans la section Un Certain Regard en compétition aussi pour la Caméra d'or (Prix de la première oeuvre) dans le cadre de la sélection officielle de la 70e édition du festival de Cannes. Un film qui parle du présent sous le regard de trois histoires différentes, trois personnages, mais un seul point commun les réunit: l'impérieuse nécessité de prendre une décision. Y parviendront-ils? Le réalisateur du moyen métrage Les Jours d'avant, nous en parle... L'Expression: Quel a été votre sentiment suite à votre sélection dans la section Un Certain Regard et que ressentez-vous du fait de vous retrouver à Cannes? Karim Moussaoui: Je suis bien sûr très heureux pour le film et pour toute l'équipe, un passage par Cannes est une opportunité importante pour la visibilité du film. Votre long métrage aborde la décennie noire comme arrière-fond tout comme dans votre court métrage Les jours d'avant. Exister en Algérie et le libre arbitre semblent être une thématique qui vous taraude beaucoup. On aurait presque pu titrer le film: Ce qu'on doit faire? Qu'en pensez -vous? Dans le long métrage, la décennie noire est derrière nous. Exister, ou faire des choix d'existence, à cette étape de notre histoire, c'est, selon moi, les questions qu'il y a lieu de se poser. Ce que l'on veut, plutôt que ce que l'on doit...justement. Il est question plus des désirs et de leur concrétisation, ou pas. Les gens oublient peut-être, mais vous avez deux autres courts métrages à votre actif Petit déjeuner et Ce qu'on doit faire... tous ces films semblent s'imbriquer à travers des histoires de vie et de relations humaines. On pourrait presque dire que votre cinéma rappelle un peu celui de Arnaud Despleshin par son souci compulsif de fouiller dans l'intimité des gens. La vie, la fête est aussi montrée sous le prisme de la jeunesse. Estimez-vous que le cinéma algérien ne s'intéresse pas beaucoup aux jeunes et à leurs aspirations? Quand je réalise un film, je ne cherche pas à pallier un manque quelconque dans le cinéma algérien. Les jeunes, et les moins jeunes, dans ce film, sont tous des personnages centraux dont les interrogations correspondent à ce que leur génération vit aujourd'hui. Les moments de fête sont effectivement abordés en plusieurs endroits, au moins trois. Pour chacun de ces moments, le point de vue est différent: il peut être désir d'émancipation, magie du rêve ou simplement lieu de sociabilité. Un mot sur le choix des acteurs. Pour Mehdi Ramdani, et aussi pour Mohamed Djouhri, Sonia, et Hassan Kechach, par exemple, je voulais absolument les faire travailler dans mon film, parce que je connais leur travail, leurs personnalités. Pour moi, il était évident qu'ils correspondaient aux rôles que j'avais imaginés dans le scénario. Enfin avez-vous eu des difficultés pour réaliser ce film qui a été tourné dans différents endroits du pays faut-il le souligner aussi...si oui lesquelles? Nous avons accusé un retard dans la récupération du matériel au niveau des douanes. Cela a été un facteur de stress durant les 10 premiers jours du tournage, sans parler des dépenses que cela a occasionné aux productions. Durant notre voyage dans le pays, il y a eu, bien sûr, quelques problèmes (comme le manque d'infrastructures d'hébergement, par exemple), mais aucun n'était insurmontable. L'équipe a travaillé dans un esprit volontariste, et nous avons découvert ensemble des sites uniques et fait de très belles rencontres. Un mot sur le titre de votre film, En attendant les hirondelles? Quand j'étais jeune l'apparition des hirondelles était annonciatrice de beaux jours. Les histoires de mon film se passent dans un présent, un présent peut être nécessaire avant l'arrivée de jours meilleurs. Quel cinéma enfin voudriez-vous transmettre via ce long métrage? Je me sens proche de tous les cinémas. Le cinéma doit être l'expression même de la liberté. Il est un des plus beaux moyens de partage. Tout cinéma est bon à regarder. Ensuite chacun fait son choix.