Alors que le Festival de Berlin n'a pas donné de prix pour le documentaire de Merzak Allouache, le Festival de Cannes s'apprête à accueillir les films algériens pour l'édition de mai 2017. Cette année, peu de films algériens peuvent figurer dans la sélection officielle, voire même dans les autres sections parallèles du festival. Cette année, peu de films algériens ont été produits et certains qui l'ont été n'ont pas la qualité technique et artistique pour figurer au Festival de Cannes. D'autre part, c'est le sujet qui risque de fâcher les organisateurs. En effet, le thème de la guerre d'Algérie reste toujours compliqué à sélectionner à Cannes. Ainsi comme Le Puits de Lotfi Bouchouchi, le dernier film de Ahmed Rachedi, Les Sept remparts de la citadelle qui sortira en salles de cinéma en mars prochain, ne risquent pas d'être sur la Croisette; même chose pour Larbi Ben M'hidi. Adapté du roman éponyme de Mohamed Maârafia, le long métrage dont des séquences ont été filmées à Boussaâda retrace, à travers le parcours du personnage principal, la colère de l'Algérien, dépossédé violemment de sa terre, la dure réalité des colonisateurs, spoliateurs et l'obstination et la volonté à combattre sans recul pour restituer sa terre. En réalité, ce sont les thèmes contemporains qui intéressent les sélectionneurs à Cannes. Mais aussi le fait d'avoir un coproducteur français. Parmi les films algériens attendus sur la Croisette, le film En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui. Dans ce film, le jeune réalisateur entend parler de l'Algérie d'aujourd'hui, à travers trois histoires distinctes donnant à voir un aperçu contrasté sur le pays tiraillé entre aspiration à la modernité et poids des traditions, entre les traumatismes et cicatrices encore ouvertes de la guerre civile et l'espoir en l'avenir. Ce projet a été développé dans le cadre de la résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes et reçu le Premier Prix de la bourse d'aide au développement du Festival Cinemed, ce qui le conforte largement pour une sélection à Cannes. Le tournage terminé, une copie du film serait envoyée au comité de sélection à Cannes. Le plus curieux dans cette affaire est qu'un autre jeune cinéaste algérien a déposé le projet au niveau du Fdatic et n'a pas de réponse à ce jour. C'est le cas de Amin Sidi Boumédienne, dont le film Abou Leila retrace la période douloureuse du terrorisme, produit par la jeune équipe de Thala Film qui a participé avec 15 autres pays dans l'atelier de Cinéfondation en 2016, mais le film n'a pas encore été tourné et ne sera pas prêt pour l'édition 2017. Dommage pour la jeune génération du cinéma algérien et dommage pour le 7e art algérien à Cannes! [email protected]