Le président américain, Donald Trump, à son arrivée hier à Riyadh en Arabie saoudite, accueilli par le roi Salmane Le président américain Donald Trump a débuté hier en Arabie saoudite, où il doit prononcer un discours attendu sur l'islam, son premier déplacement à l'étranger, espérant un répit après une semaine de révélations accablantes à Washington. L'arrivée en grande pompe de M. Trump à Riyadh a contrasté avec l'accueil plutôt glacial qu'avait reçu il y a un an l'ex-président Barack Obama, critiqué pour avoir amorcé un début de rapprochement avec l'Iran, grand rival de l'Arabie. Air Force One a atterri peu avant 10h00 (7h00 GMT) dans la capitale saoudienne où M.Trump, accompagné de son épouse Melania, a été accueilli chaleureusement par le roi Salmane sur le tapis rouge. Le président est apparu détendu, alors qu'à Washington, de nouveaux développements sur l'enquête russe venaient d'être révélés. Facteur d'inquiétude supplémentaire pour la Maison Blanche: le Sénat a annoncé que l'ex-chef du FBI James Comey, silencieux depuis son limogeage brutal il y a 10 jours, avait accepté de témoigner. Le roi Salmane a serré la main à M.Trump, ainsi qu'à son épouse Melania qui était habillée sobrement d'un pantalon ample à taille haute et d'une chemise à manches longues de couleur noire, avec une large ceinture dorée. Ses cheveux étaient au vent. Le souverain saoudien de 81 ans, qui tenait une canne, a ensuite accompagné le couple présidentiel au salon d'honneur de l'aéroport où il a pris place entre M.Trump et son épouse. La fille aînée du président, Ivanka et son époux Jared Kushner font partie de la délégation américaine. Riyadh était pavoisée de drapeaux saoudiens et américains. Les rues, quasiment désertes, étaient également ornées de photos montrant le roi et M. Trump avec un slogan «Ensemble, nous triomphons». Si ses prédécesseurs réservaient traditionnellement leur premier déplacement à leur voisin direct - Mexique ou Canada -, l'ex-magnat de l'immobilier a choisi la monarchie pétrolière saoudienne, première étape d'un long périple qui s'achèvera en Europe. La méfiance des pays du Golfe vis à vis de M.Obama était notoire. A l'instar d'Israël, l'Arabie saoudite et ses alliés avaient salué haut et fort l'élection de M. Trump. Le roi Salmane a appelé à «un nouveau partenariat» entre les Etats-Unis et les pays musulmans, dont nombre de dirigeants seront présents aujourd'hui à Riyadh. «Il aura un message plus dur sur l'Iran, il ne leur fera pas la leçon sur la démocratie et les droits de l'Homme et il sera applaudi», résume Philip Gordon, du Council on Foreign Relations. «Mais la véritable question est de savoir ce qu'il leur demandera et ce qu'il peut espérer obtenir». La Maison Blanche appelle de ses voeux une implication plus forte des pays du Golfe dans la lutte contre ceux que Donald Trump qualifie de «terroristes islamiques radicaux». Aujourd'hui, le président américain prononcera à Riyadh devant une cinquantaine de dirigeants de pays musulmans un discours soulignant ses «espoirs» pour une «vision pacifique» de l'islam. «J'exprimerai la position du peuple américain de manière franche et claire», a promis M.Trump dans son allocution hebdomadaire diffusée vendredi soir. Il y a huit ans, son prédécesseur Barack Obama avait, depuis Le Caire, appelé à un «nouveau départ» entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, «un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel». La visite de M.Trump devrait aussi donner lieu à des annonces de contrats d'armement chargés de promesse pour l'industrie américaine (Un responsable de la Maison- Blanche a annoncé hier des contrats de ventes d'armements d'une valeur de 110 milliards de dollars à l'Arabie saoudite) «L'énorme point d'interrogation à garder en tête si l'Arabie saoudite signe des contrats pour un total de 100 milliards de dollars, est de savoir comment ils pourront régler la facture, avec les prix actuels du pétrole», tempère Bruce Riedel, ancien de la CIA aujourd'hui analyste à la Brookings Institution. L'Arabie saoudite, où Donald Trump passera deux jours, pourrait en définitive être l'étape la plus aisée du voyage du nouveau locataire de la Maison-Blanche, qui peine à prendre ses marques. Son périple le mènera en Israël, dans les Territoires palestiniens occupés, au Vatican, à Bruxelles et en Sicile pour les sommets de l'Otan et du G7 où les alliés européens de Washington seront en quête d'engagements clairs. Au-delà de ses orientations diplomatiques, le comportement de l'exubérant président septuagénaire sera observé à la loupe.