Le secrétaire général du vieux parti «Ceux qui appellent à ma destitution commettent une erreur.» Le secrétaire général du FLN, a nié qu'il y ait un quelconque conflit entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Nuage d'été entre le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès et son rival du RND, Ahmed Ouyahia. Après une légère «brouille», vraisemblablement improvisée comme épice pour relever un tant soit peu la campagne électorale insipide, voilà que les deux faces d'une même pièce reviennent à de bons sentiments. «Je le dis franchement, Ouyahia est un homme d'Etat. Je le connais très bien depuis 33ans», a affirmé Ould Abbès à l'endroit de son allié stratégique à l'occasion d'une conférence de presse animée en marge d'une rencontre avec les nouveaux députés, organisée au Cercle de l'Armée à Alger. Le secrétaire général du FLN a été interrogé sur le supposé conflit entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, illustré par les critiques de certains aspects de l'action du gouvernement et son refus avéré ou non de rencontrer Sellal au Palais du gouvernement autour des consultations sur la constitution du gouvernement. «Les deux hommes se sont bel et bien rencontrés dans le cadre des consultations», a-t-il encore affirmé, démentant ainsi l'existence d'un différend entre le Premier ministre et le directeur de cabinet de la présidence de la Republique Ahmed Ouyahia sur ce sujet. Ould Abbès l'encense une nouvelle fois: «Vu sa stature d'homme d'Etat et sa longue expérience. Pensez- vous qu'il aurait pu décliner des consultations ordonnées par le président?». «Non seulement les deux responsables ont longuement débattu, mais il n'y a aucun conflit. Ouyahia et Sellal ont une longue expérience dans le pouvoir», a-t-il appuyé. A l'aube de cette lune de miel entre les deux hommes et donc les deux appareils, la majorité parlementaire confortable en faveur de l'Exécutif est largement garantie. C'est le cas de le dire puisqu'au moment où Ould Abbès glorifiait Ahmed Ouyahia, ce dernier lui renvoie l'ascenseur en instruisant ses élus à l'Assemblée de voter pour le candidat du FLN au perchoir. Comme première démarche, il faut dire que les jeux sont pratiquement faits maintenant que les deux béquilles du système sont remises à l'endroit. La réaction n'a été que de très courte durée. Place maintenant au travail. Interrogé sur le refus du MSP d'intégrer le prochain gouvernement, le secrétaire général du FLN a simplement «regretté» ce refus du MSP. En revanche, il a laissé entendre qu'il aurait tenté de convaincre le chef de file du MSP, Abderrezak Makri, de faire partie de l'Exécutif, mais apparemment sans succès. Il a en effet annoncé avoir rencontré Makri «à sa demande» et la rencontre s'est déroulée au siège du vieux parti, sans ajouter plus de détails sur la date et les sujets abordés lors de ce conclave. Au sujet du nombre de postes ministériels, Ould Abbès esquisse que son parti doit garder la majorité au gouvernement comme c'est le cas actuellement puisqu'il est majoritaire à l'Assemblée. «La décision revient au président, mais on souhaite préserver le même nombre de portefeuilles, en notre qualité de première force politique dans le pays». «Je partirai quand le président me l'ordonnera.» Par ailleurs, le nom du successeur de Larbi Ould Khelifa est rendu public depuis hier au Cercle de l'Armée à Beni Messous par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. «Sur directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le FLN proposera Saïd Bouhedja à la présidence de l' APN, a annoncé hier à Alger le patron du parti, Djamel Ould Abbès, lors de son allocution devant les élus aux législatives du 4 mai députés, sénateurs et les ministres FLN. «La discipline, l'ancienneté sont entre autres critères ayant présidé à ce choix», indique-t-on. «Le candidat du parti à la présidence de l'APN est le militant et moudjahid Saïd Bouhadja, qui est également figure de prou du parti», a-t-il indiqué. Conformément aux prérogatives que lui confèrent les statuts et le règlement intérieur du parti, Ould Abbès a désigné hier Saïd Bouhadja, membre du bureau politique. Pour Ould Abbès, Saïd Bouhadja est le meilleur choix. Membre dirigeant du FLN, Saïd Bouhadja a occupé plusieurs postes dont celui de chargé de communication sous Abdelaziz Belkhadem et était tête de liste du parti dans la wilaya de Skikda. Ce dernier sera élu d'office mardi prochain lors de l'installation de l'Assemblée populaire nationale puisque le RND, l'allié traditionnel du FLN, a instruit ses nouveaux députés de soutenir le candidat du FLN à l'élection à la présidence de l'APN. «Le nom du président du groupe parlementaire du FLN sera connu mercredi prochain», a fait savoir Ould Abbès. En réaction à ses détracteurs qui demandent sa tête, en appelant à l'organisation d'une session extraordinaire du comité central pour faire le point sur la situation et rendre éventuellement des comptes, il a répondu que le procédé auquel ont eu ses détracteurs recours est du déjà-vu et entendu: «Ce phénomène usé de collecte de signatures est apparu au FLN depuis 1996. Moi je ne crois pas à la collecte des signatures, une démarche honteuse car les portes du dialogue du parti sont ouvertes. En tout état de cause les auteurs de ces manoeuvres commettent une erreur. Ces derniers osent me demander des comptes alors qu'ils n'ont pas daigné participer à la campagne électorale menée par le parti.» Ould Abbès, qui a justifié le recul de son parti aux législatives, par le nombre de partis en lice et l'éparpillement de voix, a exprimé son satisfecit quant au nombre de votants en faveur des candidats du FLN, qui a atteint 1,7 million de voix.