Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, minimise la portée de la décision du Mouvement de la société pour la paix (MSP) de décliner l'offre d'intégrer le gouvernement. Répondant à une question des journalistes en marge d'une cérémonie de sortie de la 64e promotion de l'Ecole nationale d'administration (ENA), organisée hier à Alger, il se montre serein. «Nous avons fait une offre au MSP, elle a été déclinée par son Conseil consultatif (Majlis Echoura). Pas de problème, nous sommes tous Algériens et partisans de la réconciliation nationale», dit-il. Abdelmalek Sellal ne montre également aucune rancune à l'égard du parti islamiste qui vient de rejeter une proposition faite au nom du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. En effet, à la question de savoir quelle sera l'attitude du pouvoir à l'égard du MSP après cet «affront», le Premier ministre rétorque : «Nous sommes des réconciliateurs.» Au lendemain des élections législatives du 4 mai dernier, rappelons-le, Abdelmalek Sellal a rencontré le président du MSP, Abderrazak Makri. Le premier responsable du gouvernement, rapporte le leader du MSP, a proposé au parti d'intégrer son futur staff. Abdelmalek Sellal avait informé son invité que «la proposition venait du président Bouteflika». Ce n'est qu'hier que le MSP a donné sa réponse officielle. C'était à l'occasion de la réunion de son Conseil consultatif, dont les membres ont voté majoritairement contre le retour de leur formation au sein de l'Exécutif qu'elle a quitté depuis 2012. De ce fait, le prochain gouvernement devrait être composé sans l'opposition. Interrogé également sur le remaniement attendu du gouvernement, Abdelmalek Sellal précise que celui-ci interviendra, comme prévu, «après l'installation officielle de la nouvelle Assemblée populaire nationale». Cette dernière aura lieu mardi prochain, 23 mai. A une autre question concernant son avenir à la tête du gouvernement, Abdelmalek Sellal ne confirme pas son maintien officiel. «La formation du gouvernement relève des prérogatives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et l'annonce de la nouvelle composante interviendra après l'installation de l'APN», martèle-t-il. Mais tout porte à croire qu'il n'y aura aucun changement à la tête du gouvernement. Dans une récente déclaration, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, avait affirmé que «Abdelmalek Sellal sera reconduit au poste du Premier ministre». Ce dernier avait entamé les consultations avec certains chefs de partis politiques en vue de constituer le prochain Exécutif. En plus des responsables du MSP, il a eu également des tête-à-tête avec des chefs de quatre autres formations politiques, en l'occurrence le FLN, le RND, le MPA et le TAJ. Un geste que les observateurs de la scène nationale considèrent comme une preuve que Abdelmalek Sellal sera reconduit à la tête du gouvernement pour la cinquième fois consécutive.