Il ne cache pas son admiration pour «l'esprit algérien» et donne la nette impression de vouloir jouer un rôle dans les relations entre les deux pays. Venu à Alger pour soutenir le candidat de son parti, Les Républicains, en course pour un siège au Parlement français, au niveau de la 9e circonscription électorale de l'étranger, Jean-Pierre Raffarin, a affiché son soutien ouvert au président français, mais a surtout lancé des messages au gouvernement sur ce que pourrait être l'avenir des relations algéro-françaises, sous la présidence de Emmanuel Macron. L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac rappellera, à plusieurs reprises, son parcours auprès d'Alain Juppé, seule personnalité de droite à s'être rendue à Alger, en qualité de candidat à la primaire de sa famille politique. Il ne manquera d'ailleurs pas, dans le point de presse qu'il a coanimé avec le candidat LR, de souligner les points de convergence entre les programmes de MM. Juppé et Macron. Cela suffit à M.Raffarin pour afficher un optimisme sans réserve quant au raffermissement du partenariat entre les deux pays. Annonçant un tête-à-tête avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, histoire de marquer son amitié avec le gouvernement algérien, le responsable français apporte donc une sorte de caution de sa famille politique quant au soutien qu'elle apportera à toute oeuvre de rapprochement entre Paris et Alger. Jean-Pierre Raffarin qui a campé le personnage de «Monsieur Algérie» de l'Etat français, a réussi à mener à bien d'importants projets d'investissement, au moment où le climat politique entre les deux pays était délétère. Cette grande efficacité dans l'action est une qualité très appréciée par les autorités d'Alger, qui n'ont certainement pas manqué de le lui dire. Un peu en retrait durant le quinquennat de Hollande, Jean-Pierre Raffarin a toutes les chances de revenir en force sur l'échiquier algéro-français. L'homme a beau affirmer être venu à Alger en qualité de directeur de campagne du candidat LR, Erwan Davoux, il reste qu'il ne cache pas son admiration pour «l'esprit algérien» et donne la nette impression de vouloir jouer un rôle dans les relations entre les deux pays dans le cadre de la nouvelle configuration de la scène politique française. Très enthousiaste à l'idée de redonner du sens à la politique chiraquienne en direction du Monde arabe, de l'Afrique et principalement de l'Algérie, M.Raffarin dira souhaiter «une majorité au Parlement (français) pour avoir un acte constructif». Face à une bonne partie des cadres LR, qui ne partage pas sa vision «généreuse» en direction du reste du monde, l'ancien Premier ministre n'hésite pas à ressortir le programme de son ami Juppé et annoncer une intention de soutenir le président Macron au besoin. C'est cette nouvelle donne dans la distribution des cartes politiques dans l'Hexagone que M.Raffarin vient expliquer à son autre ami Sellal, histoire d'annoncer qu'une ère nouvelle voit le jour entre l'Algérie et la France. L'ancien Premier ministre français qui approuve les propos de son poulain sur la «droitisation» du discours de sa famille politique, annonce donc la couleur et propose un deal «chiraquien» aux couleurs «macroniennes».