le Quai d'Orsay La feuille de route suivie par l'ensemble des acteurs régionaux «est essentielle et doit permettre le retour d'une paix durable au Mali». Le nouveau locataire du Quai d'Orsay tient à ce qu'aucun nuage ne vienne perturber les relations algéro-françaises. Jean-Yves Le Drian qui a eu en charge le ministère de la Défense et qu'à ce titre, il s'est intéressé au conflit au Mali et dans tout le Sahel connaît avec précision le poids de l'Algérie dans ce dossier. Une juste appréciation qui amène objectivement son département à tuer dans l'oeuf les tentatives d'intox sur la question malienne et les relations entre Alger et Paris. L'interprétation «tendancieuse» que certains médias avaient fait de l'échange téléphonique entre les présidents algérien et français, a donc été clairement démenti par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, par le biais de son porte-parole, Romain Nadal. Lors du traditionnel point de presse qu'anime ce haut fonctionnaire du Quai d'Orsay, il a été clairement énoncé que pour le gouvernement français, l'Algérie était «un acteur essentiel pour la sécurité du Sahel et du Mali en particulier». Romain Nadal, qui répondait indirectement aux détracteurs du partenariat algéro-français, a souligné que c'était «sous l'égide de l'Algérie que l'accord pour la paix et la réconciliation a pu être signé en 2015».Ce rappel nécessaire et tout autant instructif pour ceux qui veulent connaître le poids de l'Algérie dans la région, apporte par la même occasion, un éclairage sur la position de la France par rapport au dossier malien précisément. Romain Nadal a noté, à ce propos, que la feuille de route suivie par l'ensemble des acteurs régionaux «est essentielle et doit permettre le retour d'une paix durable au Mali». Cela vaut un soutien sans réserve à l'approche d'Alger, ainsi qu'une véritable détermination du gouvernement français à faire avancer le dossier dans une stricte vision de coopération avec l'Algérie. C'est même «capital», selon Romain Nadal, pour la mise en oeuvre de l'accord d'Alger. Cela «dans le cadre du comité de suivi présidé par l'Algérie et dont la France est un membre actif». Le porte-parole du Quai d'Orsay n'omet pas dans sa déclaration à la presse électronique d'évoquer la récente visite du président français au Mali. «Comme cela a été indiqué par le président de la République et le ministre lors de leur visite à Gao, nous devons accentuer nos efforts communs pour y parvenir.» Il s'agit d'effort commun et rien d'autre, susceptible d'être faussement interprété. La conviction de la France rejoint celle de l'Algérie, concernant l'importance d'écouter les gouvernements directement concernés par la crise au Sahel. «Il nous faut également intensifier notre coopération pour lutter contre le terrorisme, notamment en soutien aux efforts du G5 Sahel. M. Jean-Yves le Drian s'est donné pour priorité, dans les semaines qui viennent, de travailler avec les Etats du G5 Sahel», a affirmé le porte-parole du Quai d'Orsay.