Accélération. Tout a été très vite. Au rythme d'un intervalle quotidien, il y a eu l'élection du président de l'APN, la nomination du nouveau Premier ministre ensuite celle de son équipe gouvernementale. Le Ramadhan et les grandes vacances y sont, certainement, pour quelque chose. Quant à la grande question qui court sur la scène politico-médiatique sur les raisons de la non-reconduction de Sellal? La réponse se trouve dans la première déclaration à la presse du nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Il a commencé par rassurer la population quant à la poursuite des différents programmes de logements et que l'éducation et la santé restent des priorités «tracées par le président de la République». Ensuite et toujours dans les priorités, se trouvent «la reconversion de notre économie...où le privé aura toute sa place, peut-être même une place prioritaire». Le gouvernement, a ajouté Tebboune, devra s'atteler à «la régulation et au contrôle». Et puis surtout il a abordé «les difficultés financières du pays» qui sans entraîner des «blocages» nécessitent toutefois «des réorientations de certaines ressources financières au profit des priorités tracées par le président de la République». De ces propos, on relèvera que le programme du président reste le même, mais avec un Plan d'action modifié. On devine également qu'il sera demandé au privé un engagement plus prononcé dans la poursuite de la mise en oeuvre de la diversification de l'économie. En fait, cela veut dire que le gouvernement a fait ce qu'il devait faire, à savoir les grands projets structurants comme Bellara, Gara Djbilet, le mégaport de Cherchell, l'industrie automobile, etc. Il lui suffit maintenant de suivre l'avancement de leurs réalisations. L'étape suivante qui s'impose aujourd'hui concerne tout le tissu industriel qu'il falloir créer autour de ces grands projets. C'est-à-dire toute la sous-traitance qu'ils nécessitent. C'est-à-dire aussi, toute l'indispensable distribution à prévoir. C'est-à-dire, enfin, toutes les entités économico-industrielles qui doivent se greffer en nombre à toutes ces superstructures. On l'aura compris, il s'agit des TPE (très petites entreprises), des PME et PMI qui font, et qui sont, la diversification économique. L'Etat ne peut ni les créer ni les diriger. Il ne peut avoir qu'un seul rôle, celui de créer les conditions idoines à leurs créations, à leurs développements et surtout à leurs multiplications maximum. C'est pourquoi Tebboune parle de «place prioritaire» du privé. Le patronat et l'Ugta semblent avoir reçu le message 5/5 puisque Haddad et Sidi Saïd ont aussitôt réagi pour dire qu'ils sont prêts «à accompagner» ce processus. Ceci étant dit, la nomination d'un nouveau gouvernement dirigé par un nouveau Premier ministre découle de source. Il fallait un nouveau souffle, de nouvelles têtes dans certains départements ministériels, les plus concernés par la nouvelle étape, soit la moitié de l'Exécutif, pour obtenir une dynamique, la plus favorable possible, à la réussite de cette phase. A charge pour le nouveau gouvernement de créer les conditions indispensables, par des textes, des facilitations, l'accompagnement, une orientation, une régulation ainsi qu'un suivi et un contrôle de tous les instants. C'est très certainement ce qui apparaîtra dans le Plan d'action que Tebboune et son équipe préparent. Le reste, c'est-à-dire les extrapolations qu'on entend ici et là sur la composante du gouvernement (les nouveaux et les anciens) relèvent plus de discussions du «café du commerce»!