Tout juste après la proclamation par le Conseil constitutionnel des résultats définitifs des élections législatives, suivis par la désignation de Saïd Bouhadja pour le poste de président de l'Assemblée populaire nationale, et de l'installation des membres élus de la huitième législature, ce fut dès lors après consultation «conformément à l'article 91, alinéa 5 de la Constitution, que le président de la République a, après consultation de la majorité parlementaire, nommé M. Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre» dans l'après-midi de mercredi. Le nouveau Premier ministre désigné par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, sera donc M. Abdelmadjid Tebboune, en remplacement de Abdelmalek Sellal, Premier ministre sortant qui a reçu, selon le communiqué de la présidence de la République les félicitations du chef de l'Etat, en compagnie des membres de son gouvernement «pour le travail qu'ils ont accompli». Vingt quatre heures plus tard, la liste des nouveaux membres du gouvernement de M. Tebboune fut rendue publique par les divers canaux des médias lourds et de l'Agence de presse service. On remarquera que la nouvelle composition du gouvernement répond à des soucis d'assurer la paix sociale, la stabilité et la sécurité du pays, et que la nomination de M. Tebboune en raison des excellents résultats obtenus à la tête du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, en matière de lutte contre la crise multiforme du logement, devrait à l'avenir s'occuper de la «reconversion économique» de l'Algérie. Une mue de l'économie s'avérant fondamentale «pour que l'Algérie ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures, comme l'assure dès son installation le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, jugeant que parmi les autres dossiers importants, celui de l'économie s'impose comme une priorité nécessaire et urgente». Il s'agit, a-t-il poursuivi, de construire une économie «plus saine et plus équilibrée», dans laquelle le secteur privé aura «toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement, au nom du président de la République». Un plan d'action du gouvernement «plus détaillé sera exposé incessamment, dès qu'il sera achevé devant les élus de la nation, à commencer par l'Assemblée populaire nationale, et ensuite le Conseil de la nation», a-t-il expliqué, ajoutant que «nous allons continuer la mission initiée par M. Sellal», avec les mêmes priorités qu'a fixées le président de la République, qui sont, l'éradication totale de la crise du logement, des bidonvilles, l'achèvement de son programme de logement, l'éducation et la santé. «Nous allons reloger tous ceux qui ouvrent droit, avec notamment l'achèvement du programme AADL, comme on l'a promis au nom du président de la République, début ou au plus tard fin 2018, ainsi que la relance du programme social et rural». A propos des écueils financiers, M. Tebboune a déclaré dès l'entame de ses nouvelles fonctions, tel que le rapporte l'Agence presse service que le pays connaissait des «difficultés financières» mais pas de «blocages», relevant qu'il y avait «des réorientations de certaines ressources financières au profit des priorités tracées par le président de la République». Cette désignation de M. Abdelmadjid Tebboune, un des plus anciens commis de l'Etat, diplômé de l'Ecole nationale d'administration en 1969, qui a occupé plusieurs postes en tant que haut cadre administratif, dans les wilayas comme secrétaire général, et au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, comme ministre. Il a été ministre de la Communication et de la Culture en 1999 dans le premier gouvernement de Abdelaziz Bouteflika après sa victoire aux présidentielles de 1999. Après un bref retour comme ministre délégué auprès des Collectivités locales, Tebboune assurera les rênes du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme en 2012, une fonction qu'il gardera jusqu'en mai 2017, conjointement avec celle de ministre par intérim du Commerce à la suite de la maladie survenue en février 2017, puis du décès de Bakhti Belaïd. Les chantiers qui attendent le nouveau Premier ministre sont nombreux et lourds à assumer en raison de la conjoncture internationale plus que complexe, en ce qui a trait aux recettes pétrolières, qui vont continuer comme le confirme la dernière réunion des pays membres ou non de l'OPEP à fluctuer, et dont l'Algérie reste dépendante pour construire son nouveau modèle économique. Un nouveau modèle économique qui dépendra de la politique d'ouverture du gouvernement envers les investisseurs locaux et étrangers dans les secteurs des services, de l'industrie légère, de l'agriculture, des PME/PMI et du tourisme.