Le nouveau gouvernement compte des partants et des promus. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a procédé très rapidement à la nomination de Abdelmadjid Tebboune au poste de Premier ministre, et en moins de 24 heures à ceux des nouveaux ministres. En toile de fond, et comme confirmé par les déclarations de Tebboune il n'y aura pas de changements majeurs dans le pilotage de la politique gouvernementale, puisque le nouveau Premier ministre s'engage à poursuivre l'œuvre de son prédécesseur Abdelmalek Sellal, notamment, en ce qui concerne les réformes à entamer le plus rapidement possible pour que l'Algérie ne soit plus dépendante des seuls revenus des recettes pétrolières. Cette entreprise de construire une nouvelle économie basée sur la croissance, et non plus sur la seule rente pétrolière demande du temps, et le temps manquera certainement à Tebboune, et à son gouvernement pour récolter les fruits d'une telle politique en l'espace de deux ans, qui verront arriver les prochaines échéances des élections locales dès cette année, et celles des présidentielles en 2019. «Construire une économie plus saine et plus équilibrée» dans laquelle le secteur privé aura une place privilégiée, et selon toute vraisemblance, prioritaire, faute de financements publics suffisants, nécessitera un assainissement de la gestion des affaires publiques, ainsi que les débureaucratisassions des relations avec les investisseurs ; ce qui fait dire au nouveau Premier ministre que cette place attribuée au secteur privé se fera sous le contrôle du gouvernement, au nom du président de la République. S'inscrivant dans la continuité et la stabilité politique du programme du Président, Tebboune a tenu à rassurer les citoyens, qu'après son départ du ministère de l'Habitat que les mêmes primautés fixées par Bouteflika dont «l'éradication totale de la crise du logement avec l'achèvement des programmes, des bidonvilles seront maintenus» pour tous ceux qui ouvrent droit «dans le cadre du programme AADL, comme promis pour le début de l'année 2018, ou à la fin de cette échéance», en dépit des difficultés financières que connaît le pays, car il n'y aura pas «de blocages» de la politique socioéconomique qui restera la clef de voûte des actions gouvernementales sous la conduite de Bouteflika. Tebboune en homme averti, connaissant les écueils pour mener à bien une gestion équilibrée en harmonie avec les aléas des intérêts endogènes ou exogènes, qui peuvent être divergents, a su prendre les décisions, s'imposant dans un contexte de crise économique à la tête du secteur de l'habitat, et conjointement, ces derniers temps au ministère du Commerce, où l'anarchie des importations a été jugulée en quelques mois, par un meilleur protectionnisme de notre balance commerciale.