Dans un entretien accordé à la Chaîne III jeudi passé, Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, a fait le point sur les questions de l'heure et les dossiers de la rentrée. Nous vous y reproduisons l'essentiel de son intervention. Le décryptage a été réalisé par son attaché de presse en l'occurence, Mehdi Zentar. Chaîne III: L'Algérie doit produire pour sortir de la dépendance des hydrocarbures dont les recettes ont connu une baisse drastique de 47% en valeur. Facilitations, encouragements, débureaucratisation, allègements... mais ces mesures s'adaptent-elles aujourd'hui à la réalité économique pour booster l'entreprise qu'elle soit publique ou privée ? Abdesselam Bouchouarab : Oui. D'abord ravi de vous retrouver et puisque vous abordez ces sujets qu'on a déjà abordé à deux trois reprises ici même, je suis ravi de les commenter aujourd'hui à travers ce qu'a fait le gouvernement ces derniers mois, notamment ce qui a été déclaré et adopté lors du dernier Conseil des ministres. Vous avez remarqué que toute cette dynamique de révision de la stratégie économique pour la diversifier et à travers les différents processus qu'on a initiés sont en train de converger aujourd'hui pour atteindre cet objectif auquel vous avez fait référence. A savoir élargir la base productive et aller vers une économie plus diversifiée à même de créer de la richesse. Une richesse forte, de qualité, cumulable qui viendrait financer notre économie. Alors, on est sur la bonne voie. Les filières stratégiques sont-elles définies aujourd'hui ? Oui. D'abord dans le cadre d'une première phase de politique d'import-substitution, on a identifié et quantifié ce que cela représente sur nos importations. C'est près de 30 milliards de dollars d'importations substituables. Ces filières sont au nombre de 14. Donc une politique d'import-substitution pour réorienter l'investissement vers ces filières et le code des investissements qui est en discussion au niveau du gouvernement va également dans ce sens. Cela va nous permettre à moyen terme de diminuer non seulement la facture des importations parce que ces produits seront fabriqués et réalisés en Algérie, mais aussi identifier les filières où on est naturellement fort dans lesquelles on peut créer des excédents et là se préparer avec des plateformes logistiques pour aller vers l'exportation. Il y a eu aussi une baisse relative de l'importation de 10%. Mais est-ce que cette baisse est liée au fait qu'il y a eu une production industrielle qui a augmenté de 7% ou est-ce parce que le gouvernement a verrouillé un peu l'importation ? D'abord je voudrais corriger : le gouvernement n'a pas verrouillé l'importation. Le gouvernement a réorganisé le commerce extérieur parce qu'il y avait besoin à le faire. Il y avait beaucoup d'espaces qui n'étaient pas appréhendés, ce qui se traduisait par des dérives qu'on a identifiées et qu'on corrige. Nous avons diminué de près de 10% nos importations et si vous analysez les chiffres, vous vous rendrez compte que là où nous avons diminué, c'est là où les filières ont augmenté leurs productions. C'est une tendance qui débute, c'est un mouvement qui s'est inversé. A nous aujourd'hui de conforter ce mouvement pour rester sur cette trajectoire. Ce qui a été adopté en Conseil des ministres va dans ce sens, va dans le sens du confortement de l'entreprise pour la mettre au cœur de toutes nos politiques économiques. Justement, lorsque vous parlez de dérives, lesquelles exactement ? Avons-nous laissé faire ? Les dérives tout le monde le sait. C'est le phénomène de la surfacturation. Il est là et nous l'avons appréhendé. Nous avons demandé une enquête. Nous avons réalisé depuis le mois de septembre cette enquête à travers une inspection qui a révélé des niveaux de surfacturations importants. Ce n'est pas qu'on a laissé faire. Dans la précipitation et sous le feu de la vie quotidienne pour satisfaire les besoins des citoyens, nous avons été dans cette voie sans appréhender certaines situations. Aujourd'hui, les choses sont prises en charge. La surfacturation concerne seulement l'importation de l'automobile ou tous les secteurs sont concernés ? Tous les secteurs sont concernés. L'automobile parce que personnellement et notre département a axé sur ça. Mais, tous les autres secteurs sont concernés. Et puis des mesures viennent d'être prises par le gouvernement pour tarir les sources de dérapage, de surfacturation et de sortie illégale de devises. Alors, qu'est-ce qui justifie qu'aujourd'hui les véhicules soient bloqués au niveau des ports ? Le temps de mettre en place une nouvelle législation qui limite le transfert illicite de devises vers l'étranger ? Ce n'est pas que ça. Ça c'est une conséquence de la nouvelle législation. La nouvelle législation redonne des droits aux citoyens dont ses droits financiers, ses droits liés à la santé et à la sécurité...des droits qu'ils n'avaient pas. On avait dans l'ancien décret et les anciens arrêtés, quelqu'un se retrouvait avec un agrément (exhibe un bout de papier) et importait des véhicules pour les vendre sur la place publique sans aucune garantie pour le citoyen ni en termes de sécurité, de santé, financier et de service après-vente. Nous avons mis de l'ordre dans ce système. Nous n'avons pas fait autre chose que de s'adapter à ce qui se fait de part le monde. Sauf que pour éviter ce problème de surfacturation, nous avons exigé des concessionnaires des contrats avec les constructeurs eux-mêmes. Plus jamais de société écran intermédiaire, plus de banque en offshore. Là vous avez déjà remarqué une tendance à la baisse en quantité mais surtout en valeur qui se traduit par une baisse de 820 millions de dollars US. Vous avez parlé des priorités qui sont identifiées dans le secteur industriel. Que peut-on vraiment considérer de stratégiques lorsque tout est à faire en Algérie. Le secteur minier demeure aujourd'hui un secteur porteur mais sous exploité. Nous avons du gaz et du phosphate qu'on n'exploite pas ? Vous me donnez l'occasion de rebondir sur le programme qui va démarrer au mois de septembre au niveau du ministère de l'Industrie puisqu'il sera consacré en grande partie aux mines. J'ai parlé au début de certaines filières qui ont été identifiées comme étant stratégiques. J'ai parlé de cette 1re phase d'import-substitution mais parallèlement on a identifié les filières qui sont structurantes. Vous parlez des mines et du phosphate. Nous sommes aujourd'hui en train de maturation de deux grands projets dans la transformation du phosphate. Du phosphate qui viendrait avec ce qui se fait à Oran en urée et ammoniac et ce qui se fait aussi à Skikda et à Souk Ahras à Oued Kebrit, nous allons faire une remontée dans la chaîne des valeurs comme on n'en a jamais connu. En étant l'un des rares pays qui dispose en même temps du gaz et du phosphate, nous allons faire une véritable remontée pour les engrais et les fertilisants, nous serons une place forte. La sidérurgie aussi est identifiée comme une filière importante. Dans la sidérurgie, aujourd'hui nous sommes importateur pur des deux tiers de notre consommation. Nous avons initié un certain nombre de projets d'aciéries : vous avez vu l'extension de Tosyali, la pose de la 1re pierre de Bellara qui produira dans une 1re phase 2 millions de tonnes/an avec 4 millions de tonnes deux ans plus tard...ceci nous ne limite pas dans cette filière, nous voulons aller en amont et toujours dans les mines, nous allons valoriser les gisements de Ghar Djbilet et nous sommes dans une étape très avancée de recherche de solutions technologiques pour ce projet pour que là aussi nous puissions faire une remontée spectaculaire dans la chaîne des valeurs et surtout, maintenant que les plans quinquennaux du président de la République qui nous ont permis d'assurer un développement et des rattrapages dans les infrastructures de base pour pouvoir assoir une économie qui crée de la richesse et de la croissance, là on va trouver réellement des débouchées pour d'autres besoins exprimés par l'industrie, c'est-à-dire les aciers, les aciers spéciaux pour lesquels d'autres minéraux seront utilisés. Justement, lorsque vous parlez d'aciéries et de sidérurgie. Où est-ce que se situe aujourd'hui dans cette politique de redynamisation le complexe d'El-Hadjar qui, faut-il le reconnaître, a connu un déficit ? Le gouvernement a décidé des plans de développement pour El-Hadjar. Pour éviter les erreurs du passé, nous sommes, de manière précautionneuse, en train d'étudier la meilleure manière d'utiliser ces fonds pour les plans de développement. Il y a des choix technologiques à faire. Il y a peut-être une situation dans laquelle ne devront plus rester. Là maintenant, il faut qu'on se pose la question : faut-il aller vers un haut fourneau comme nous l'avons toujours fait ou vers une autre approche industrielle ? Qu'est-ce que vous préconisez aujourd'hui ? Je ne préconise rien. Je cherche le meilleur intérêt d'abord pour l'entreprise et pour les politiques qu'on est en train de mettre en place. En ce qui me concerne, je voudrais qu'à la fin de ce plan de développement d'El-Hadjar que nous atteignons les 1,5 million de tonnes/an prévues. Voilà mon objectif. Avez-vous des projections sur les valeurs ajoutées que nous allons, peut-être, engranger à moyen et long termes ? Est-ce qu'il y a une visibilité sur ce que nous allons faire avec des chiffres et des indicateurs réels par rapport à l'économie ? Le principal chiffre qui me pousse à être encore plus optimiste, c'est la projection en 2015 de l'ONS en termes de production industrielle située à 7%. Cela fait très longtemps que nous n'avons pas enregistré une croissance de cet ordre dans l'industrie et elle touche principalement certaines filières. Là où on a des déficits, nous mettons en place des outils et des instruments. L'objectif affiché par le gouvernement à atteindre 7% de croissance à la fin du quinquennal, aujourd'hui je peux dire que l'industrie sera au rendez-vous et à avoir sa place telle qu'elle l'avait de par le passé. Le secteur de la mécanique également s'intègre dans cette dynamique. Je ne focalise pas particulièrement sur l'automobile mais le secteur de la mécanique dans sa globalité ? Je suis d'accord avec vous. Moi aussi je trouve que c'est réducteur de ne parler que de l'automobile aujourd'hui même si l'automobile reste un secteur structurant dans cette politique de la mécanique. La base mécanique que nous avons mise en place est très riche et variée même sur le territoire national. Les complexes de Tiaret, Oued Tlilat, Rouiba, Constantine, Aïn S'mara...tout cela c'est la voiture mais c'est aussi la moissonneuse-batteuse, le tracteur, le camion, le bus, les engins tout terrains avec une politique d'intégration très importante. De manière globale et hors automobile, nous sommes à plus de 40%. Nous avons un objectif d'atteindre dans certains segments les 65 à 70%. Nous sommes en phase de lancement des moteurs en commençant par 25 000 moteurs. Nous allons séparé les fonderies dont une partie à Rouiba et l'autre à Constantine pour fournir les brutes de fonderies. En conclusion, le secteur de la mécanique est en train de revenir en force. Nous prévoyons un autre investissement de 2 milliards de DA avec Sampo qui produit la moissonneuse-batteuse pour augmenter et varier les productions. C'est un secteur qui est sur le plan financier assaini, enregistre des chiffres encourageants et continue à se développer. Maintenant, je reviens à la voiture et c'est important même si on est en phase d'industrie naissante. C'est important parce que la voiture est un élément structurant dans le développement de la mécanique de manière générale. Avec l'expérience Renault, les objectifs assignés ont été dépassés et on est en train d'anticiper même sur le plan de développement et le business plan initié au départ. Aujourd'hui, nous allons vers plus d'intégration, en tous cas c'est ce que j'ai exigé des partenaires. La voie de l'intégration doit être aujourd'hui au cœur de notre relation. Alors Renault c'est effectif. Il y a aussi des négociations pour aller vers un autre partenaire français qui est Peugeot. Ça se discute également dans le même contexte à peu près ? Oui. Dans le même esprit ? Non. Avec plus de demandes, plus d'exigences. C'est-à-dire on produira plus que ce que fait Renault ? Ce n'est pas qu'en termes de quantités. En termes d'approche, la sous-traitance est maintenant posée de la même manière que le montage du véhicule lui-même. C'est-à-dire qu'au départ, les business plans doivent intégrer les deux éléments. Je voudrais qu'en contrepartie du marché de véhicule que je donne, demander la possibilité d'intégrer leurs marchés extérieurs en termes de pièces de rechange qu'on fabriquerait ici en Algérie. Voilà la stratégie et tant qu'on n'intègre pas un minimum, pas au niveau des accessoires mais dans la mécanique, ceci nous ne permettra pas d'atteindre nos objectifs industriels tels que nous les avons tracés. Dans l'étape actuelle, pensez-vous que c'est faisable par rapport au constructeur ? On est en train de négocier. On négocie serré mais, en tous cas, le marché algérien est un grand marché, un marché porteur pour ces constructeurs. Ils défendent leurs intérêts, nous défendons les nôtres et un moment je pense qu'il y aura l'intelligence qui nous poussera vers la convergence des deux intérêts. Mais certains considèrent que ces deux constructeurs voient l'Algérie juste comme un marché, pas un pays d'intégration. Il n'y a que l'assemblage qui se fait ici et très peu d'intégration. Quel est votre commentaire par rapport à cette question où l'on considère que l'on fait plus dans un pays voisin ? Je vais parler de mon pays. J'ai commencé par dire que l'automobile est une industrie naissante. En étant une industrie naissante, on commence par le montage et, croyez-moi, je viens de vous le dire l'axe principal maintenant dans notre relation c'est l'intégration dans la fabrication de ces véhicules. Le projet Renault ayant été réalisé comme premier projet c'était nécessaire pour nous d'aller très vite dans la mise en place de cette industrie mécanique. Le projet Peugeot et d'autres qui vont venir sont pensés d'une autre manière, conçus au départ avec un processus d'intégration pour mettre véritablement une industrie automobile dans notre pays. Maintenant, lorsque vous me parlez du voisin, le voisin n'a offert qu'un territoire pour Peugeot. Je vous rappelle, que le projet Peugeot chez le pays voisin est à un capital 100% français. Ce n'est qu'une localisation en offshore, c'est-à-dire ils auraient pu le faire n'importe où. Vous avez déclaré à l'instant que d'autres vont venir. C'est qui ? Pouvez-vous nous dire plus sur les nationalités ? Je ne peux pas le dire. Des acteurs sont aujourd'hui en négociation. C'est à eux d'en parler. Une seule chose, j'ai donné les orientations et le cadrage pour que ces projets en discussion aboutissent avec la même philosophie, la même stratégie qu'on est en train de mettre en place. Ce sont des investissements importants en partenariat selon la règle 51/49 ? Oui. Sauf que les partenariats et je voudrais ouvrir une parenthèse ici surtout le partenariat public-privé va être institutionnalisé. Nous avons élaboré une charte qui va encadrer le partenariat public-privé que j'ai présenté au gouvernement qui est aujourd'hui en discussion pour enrichissement. Les partenariats public-privé à partir d'aujourd'hui, ils seront encadrés de manière à renforcer et aller encore plus fort avec les partenaires étrangers toujours dans le cadre 51/49. Alors l'agroalimentaire, l'autre secteur qui a un énorme gisement qui demeure sous-exploité malgré le potentiel existant. Certains considèrent que certaines filières sont sous-exploitées ou nous étions un pays avec un fort potentiel. Quel est votre commentaire ? Comment le dynamiser davantage puisqu'il est envahi par l'importation ? Je m'inscris en faux par rapport à cette déclaration. L'industrie agroalimentaire est en bonne place dans notre économie puisqu'elle couvre 70% des besoins de notre pays. On peut faire plus pour diminuer l'importation sur certaines niches. C'est ce qui est en train de se faire. Beaucoup de projets industriels vont dans ce sens et nous avons donné des instructions à nos directeurs de l'industrie pour favoriser l'octroi du foncier dans le cadre de l'investissement aux investissements qui sont inscrites dans cette politique d'import-substitution. Va-t-on faire comme pour le médicament, interdire l'importation pour les industries agroalimentaires qui produisent localement. La tomate industrielle, les pâtes, la confiture, les produits laitiers... Là om on est naturellement fort, nous allons le faire. Le problème n'est pas non plus de priver le citoyen de certains produits non produits ici. Le citoyen a le droit de disposer de ce qui n'est pas produit ici. Puisque vous avez parlé de concentré de tomate, je vous informe qu'il y a de grands fabricants qui ont vu l'offre cette année en termes de tomate multiplié par 2,5. Les agriculteurs ont été encouragés, ils ont produits et c'est à nous de nous mettre en situation et en mouvement pour pouvoir capter toute cette quantité transformée. Là ce sont des gisements pour l'exportation. Là où nous sommes naturellement forts, nous devons créer ces excédents pour l'export. Notre objectif dans ce domaine c'est de diminuer le déficit de la balance alimentaire et plus on ira dans la réduction de ce déficit mieux on aura atteint nos objectifs. Les excédents sont là et ils existent. Vers quelles destinations allons-nous exporter ? Je pense que mon collègue de l'agriculture pourra le dire mieux que moi. Nous avons du potentiel exportable pour la tomate, pour les pommes de terre et d'autres productions. Dans d'autres secteurs à l'exemple des TIC, il y a un grand opérateur qui a rattrapé beaucoup de retard et qui se positionne pour l'exportation. Je peux citer de nombreux exemples. Nous faisons tout pour les aider avec tous les moyens dont nous disposons. Nous venons de détaxer les intrants semi-industriels qui entrent dans ces productions justement pour encourager leurs productions. Peut-on considérer dans le contexte actuel que tous les secteurs sont ouverts à l'investissement privé ? Oui. Tous les secteurs sont ouverts. On n'a pas de restrictions sectorielles à ce que je sache. Le partenariat public-privé c'est ce qui sera avantagé à l'avenir ? J'ai besoin aujourd'hui d'utiliser tous les outils, tous les instruments et surtout tous les moyens dont je dispose pour pouvoir atteindre mon objectif de diversification de l'économie nationale et aller vers une base économique beaucoup plus importante à même de couvrir mes besoins internes. Est-ce qu'on pourrait considérer d'ores et déjà que le privé pourrait investir dans l'aérien, le ferroviaire, le maritime... Il y a des activités qui sont soumises à réglementation. S'il y a nécessité d'adapter la réglementation, on le fera. Alors il y a aussi la dépénalisation adoptée par le dernier Conseil des ministres. C'est effectif. La rémunération des cadres gestionnaires. Il y a eu des décisions prises et entérinées récemment au niveau du CPE. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ? Est-ce pour bientôt ? Je voudrais revenir d'abord à la dépénalisation de l'acte de gestion. Je salue ici une décision du président de la République lui-même qui constitue pour nous une force et un moyen à donner à l'entreprise pour s'exprimer au mieux. Par rapport aux salaires des gestionnaires du secteur public, je vous avais dis que dans la restructuration du secteur industriel public, nous avons obtenu un mode de rémunération des cadres gestionnaires qui n'a rien à envier à celui dans le secteur privé. C'est pour bientôt ? A la rentrée. En septembre ? Au prochain CPE. Alors le foncier économique. Il y a 31 parcs industriels lancés en études. Le foncier n'est plus un facteur de blocage ? Non, il reste un facteur de blocage. Nous avons un gisement important dans ce domaine qu'il va falloir utiliser. Il y a près de 60% de terrains octroyés dans le cadre des concessions qui ne sont pas utilisés et c'est pour cela que nous avons proposé et adopté par le Conseil des ministres une taxe de 3% sur la valeur vénale sur les terrains non exploités. Le Calpiref a disparu ? Il a disparu parce que nous avons voulu nous donner une procédure plus simple, plus simplifiée, moins contraignante administrativement pour fluidifier la demande et réorienter la demande vers les secteurs que nous avons identifiés comme prioritaires. La prochaine tripartite qui est délocalisée pour la première fois vers Biskra, est-ce qu'elle va réajuster les derniers mécanismes ? La prochaine tripartite est un moment important, une étape importante aussi bien par rapport à la localisation à Biskra dans le sud qui est un signal fort dès lors que le gouvernement a réorienté ses politiques vers le sud depuis quelques années. Le deuxième élément qui a motivé le choix de Biskra c'est parce qu'elle est devenue un pôle industriel. J'y étais, il y a quelques semaines où nous avons mis la 1re pierre pour deux grandes cimenteries, des briqueteries, dans l'industrie agroalimentaire, les mines ... La tripartite va réajuster les mécanismes? Ça va être d'abord une étape d'évaluation de la matrice d'action décidée en septembre dernier et je peux vous dire que celle-ci a complètement été exécutée. Dans certains segments on est même en avance. Mais, surtout ce sera un moment pour mettre tout le monde en mouvement pour aller créer cette croissance autour de l'entreprise. Et des emplois aussi ? Mais la conséquence de la création des richesses c'est les emplois. Je l'ai dit, une croissance forte et cumulable qui viendrait financer notre économie et le fait qu'elle soit cumulable nous ne soyons plus dans cette dépendance. Vous êtes optimiste pour atteindre ces objectifs ? Absolument.