Les autorités marocaines ont annoncé hier l'arrestation du leader de la contestation populaire dans la région du Rif, mais ses proches ont affirmé qu'il avait réussi à échapper aux policiers. Le ministre des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a affirmé que Nasser Zefzafi avait été interpellé dans une mosquée de la ville d'Al-Hoceïma «après avoir interrompu le prêche de l'imam lors de la prière du vendredi, un délit grave». Un proche de M. Zefzafi a pour sa part affirmé que celui-ci avait réussi à échapper aux autorités. Des profils Facebook partisans du mouvement de M. Zefzafi («hirak») ont fait état de leur côté d'une «tentative d'arrestation», avec un déploiement très important des forces de l'ordre à Al-Hoceïma. Zefazafi «s'est opposé à un prêche de portée générale rappelant les vertus de la négociation selon les textes du Coran «, a soutenu Ahmed Toufiq. L'incident a eu lieu, selon lui, à la mosquée Mohamed V. Dans la région du Rif, Al-Hoceïma est le théâtre de manifestations depuis la mort, fin octobre 2016, d'un vendeur de poisson, broyé dans une benne à ordures, ce qui a suscité l'indignation dans tout le pays, suivi d'un mouvement social et politique. Mené par un groupe d'activistes locaux, le «hirak» (la mouvance)a de nombreuses revendications pour le développement du Rif, qu'il estime marginalisé. Son leader, M. Zefzafi, multiplie depuis des mois sur les réseaux sociaux les harangues enflammées contre le «makhzen».