Des centaines de civils fuient deux villes tenues par le groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh) dans l'est de la Syrie après une série de raids qui ont fait de nombreux morts, a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne).Un «déplacement de grande ampleur» a lieu à partir des villes de Mayadine et Boukamal, selon cette ONG. «Des centaine de civils fuient les deux villes et se dirigent vers des villages» alentours, a ajouté l'Osdh. Son directeur Rami Abdel Rahmane a précisé que les civils avaient commencé à fuir vendredi et que le mouvement se poursuivait hier matin. Selon lui, des membres de familles de combattants de l'EI se trouvent parmi les gens en fuite. Mayadine et Boukamal, distantes d'une cinquantaine de km, sont des villes situées dans la province orientale de Deir Ezzor, riche en pétrole, en grande partie sous le contrôle de l'EI. Elles sont régulièrement bombardées par l'aviation de la coalition internationale dirigée par Washington. Vendredi, au moins 80 civils, tous membres de familles de terroristes, ont péri dans des frappes aériennes de la coalition, selon l'Osdh. 33 enfants figurent parmi les victimes. La coalition, qui lutte contre l'EI depuis 2014 en Syrie et en Irak, a mené de nombreux raids aériens sur les positions terroristes dans ces deux pays depuis que ce groupe ultra-radical a revendiqué l'attentat qui a fait lundi 22 morts à Manchester, en Grande-Bretagne. Washington dément viser volontairement des civils, affirme prendre les précautions nécessaires pour éviter des pertes au sein de la population et dénonce l'utilisation de civils comme boucliers humains par l'EI. Le commandement de la coalition avait annoncé début mai que ses frappes avaient fait 352 victimes civiles en Irak et en Syrie, tuées «involontairement», depuis 2014.