Cette visite s´inscrit en droite ligne de la Déclaration d´Alger signée le 2 mars 2003 par MM.Bouteflika et Chirac. "Le point le plus important" des accords signés est "la formation des magistrats, des greffiers et des cadres de l´administration pénitentiaire", a affirmé Dominique Perben. En visite de deux jours depuis hier à Alger, le ministre français de la Justice et son homologue Tayeb Belaïz ont principalement axé leur rencontre sur la formation des magistrats. Ils ont signé dans la matinée deux protocoles d´accord sur la formation et le jumelage de juridictions d´appel ainsi qu´une convention entre les écoles de formation de magistrats des deux pays. Le premier accord permettra "l´échange entre les formateurs et les cadres des écoles de formation portant sur le cursus et les contenus de l´enseignement et la formation des formateurs sur des thèmes techniques sélectionnés conjointement", ainsi que "la participation des magistrats et des fonctionnaires de la justice algérienne dans des sessions de formation en France et l´organisation périodique de stages pratiques", selon un communiqué diffusé au siège du ministère de la Justice. Dans une déclaration faite, hier, à l´issue de la cérémonie de signature, M.Belaïz a indiqué que la visite de M.Perben "s´inscrit en droite ligne de la Déclaration d´Alger" signée le 2 mars 2003 par les présidents Bouteflika et Chirac, fixant le cadre de la "refondation des relations" entre les deux pays. Par ailleurs, M.Belaïz a affirmé que pour promouvoir un "environnement favorable et attractif" pour l´investissement direct étranger (IDE), les réformes engagées en Algérie, a-t-il dit, "s´attachent à inscrire la législation dans le courant de la mondialisation et à mettre fin à la survivance des règles de l´économie dirigée". De son côté, le ministre français a affirmé que sa visite à Alger vise à développer la coopération sur les plans judiciaire et juridique et s´inscrit dans la perspective de la signature d´un "Traité d´amitié" entre les deux pays d´ici à la fin de l´année. Par ailleurs, le responsable français a exprimé sa "disponibilité et celle des cadres du secteur de la justice française", à "poursuivre cette coopération" qui s´inscrit, a-t-il précisé, "dans les travaux engagés sous l´autorité des présidents Bouteflika et Chirac pour construire des perspectives d´amitié entre nos deux pays". Les ressources humaines, précisément la formation des magistrats, ont constitué l´axe principal du dossier de la réforme de la justice en Algérie, depuis son ouverture en 2001. Aussi la réforme de la justice passe-t-elle indéniablement par la ressource humaine et donc par la formation des magistrats. L'image sacrée du magistrat ne peut être renforcée que par un personnel outillé et qualifié. L´Algérie ne compte actuellement que 2 811 magistrats, toutes branches confondues dans les différentes institutions judiciaires de l´Etat. Cela représente «un énorme manque que nous envisageons de combler avec un objectif, sur 5 ans, de 1500 nouveaux magistrats», selon le ministre de la Justice et garde des Sceaux qui a indiqué que l´Algérie est "tenue de former 300 magistrats par an, pour pouvoir combler le déficit en la matière». Et c´est dans ce cadre qu´un vaste programme de formation a été lancé, notamment en coopération avec la France. Aussi, il a été question d´échange de magistrats pour la formation continue, la spécialisation, notamment aux nouvelles règles de l´économie de marché, ou pour traiter les affaires liées à la nouvelle criminalité et aux finances. Ce sont autant d´axes retenus, lors de la visite effectuée en France par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, les 14 et 16 décembre dernier. Une visite couronnée, rappelle-t-on, par la signature d´un «arrangement administratif» par les deux ministres.