Un accord de formation ainsi que des conventions spécifiques seront signés lundi par les deux ministres. Dans le cadre de la coopération judiciaire entre les deux pays, le ministre français de la Justice, Dominique Perben, arrivera demain à Alger pour une visite de trois jours. Au cours de son séjour, M.Perben s'entretiendra de la coopération bilatérale avec le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz. Par ailleurs, le ministre français visitera la Cour suprême, le Conseil d'Etat (Ben Aknoun) et l'Ecole supérieure de la magistrature où il prononcera un discours devant les élèves. Il s'entretiendra également avec le président de la Chambre nationale des notaires, M.Tahar Melakhessou avant de visiter le tribunal de Blida. Les deux ministres mettront à profit cette visite pour signer lundi un accord de formation ainsi que des conventions spécifiques. Déjà en décembre dernier lors de la visite effectuée par Tayeb Belaïz, la première d'un ministre de la Justice en France, à l'Ecole nationale française de la magistrature de Bordeaux, les deux ministres avaient signé un arrangement administratif portant formation en France des magistrats et du personnel de la magistrature algérienne. Cet accord devait consolider les actions de formation menées par le ministère de la Justice, les Ecoles de formation (Ecole nationale de la magistrature, Ecole nationale des greffes, Ecole nationale de l'administration pénitentiaire) et les juridictions françaises qui accueillent, depuis plusieurs années déjà, des magistrats et personnels de la justice algériens. «Cet accord est le signe de l'engagement des deux pays à donner une nouvelle impulsion à leurs relations dans le domaine de la justice, et à améliorer leur coopération en matière d'entraide judiciaire pénale et civile» avait déclaré, alors, le ministre de la Justice française. Cette visite du ministre français de la Justice s'inscrit dans l'esprit de la déclaration d'Alger adoptée par les deux chefs d'Etat, Abdelaziz Bouteflika et Jacques Chirac, en mars 2003 qui fixe un destin commun aux deux pays; « l'instauration d'un partenariat d'exception». La formation des magistrats, comme celle de l'ensemble des acteurs du secteur juridique et judiciaire, pilier de l'Etat de droit, constitue un souci permanent entrant dans le cadre de la réforme engagée par le président de la République depuis trois ans. Pour combler le déficit en la matière, on table sur la formation de 300 magistrats dans le but d'atteindre les 1500 à la fin du quinquennat. Ce qui atteste de la volonté du chef de l'Etat à mener à bon port le premier chantier des réformes, aussi bien sur le plan humain que juridique, M.Bouteflika compte réunir le maximum d'atouts permettant la mise en place d'une justice, au diapason de la nouvelle donne internationale, notamment les conventions et traités internationaux auxquels l'Algérie a souscrit. D'autant que la justice est la base, sine qua non, de toute démocratie et de droits de l'homme. Avec la France, il est également question d'échanges de magistrats pour la formation continue. La spécialisation des magistrats, notamment aux nouvelles règles de l'économie de marché, figure en bonne place dans le programme de «mise à niveau» des appareils juridiques et judiciaires. En matière d'amélioration des prestations de la justice algérienne, il est prévu d'associer la justice comme partie prenante dans le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC et son partenariat avec l'Union européenne. Un objectif qui ne sera concrétisé que si l'encadrement humain est prêt à accompagner les réformes en cours. «La réforme de la justice demeurera un vain mot si les magistrats ne se sentent pas impliqués et totalement engagés pour la réussite des différents chantiers engagés dans ce cadre», avait souligné le premier magistrat du pays, à l'occasion de la tenue de la session ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature.