Le marché algérien de l'automobile séduit bien des constructeurs mais, en raison de son étroitesse et des exigences qui accompagnent son ouverture, il ne semble point rassurant. Les constructeurs automobiles français traversent une mauvaise passe en ce moment, notamment dans le pourtour méditerrannée où il sont installés dans trois pays: le Maroc, l'Algérie et la Turquie. En effet, sur les quatre premiers mois 2017, le marché algérien a baissé de presque 30% et le marché turc baisse à son tour de 8,4% et seul le marché marocain confirme sa croissance en enregistrant une augmentation de 15,2% d'augmentation sur le premier quadrimestre de l'année en cours après avoir affiché 23,7% en 2016. En 2016, la baisse du marché algérien pour Renault, passé de 253 000 à 119 000 véhicules, avait été amortie par une augmentation de ses parts de marché qui est passé de 36% à 51%. Elle avait cependant conduit à une baisse des immatriculations de 33%, passant ainsi de 90 000 à 61 000, ce qui n'a pas pu être complètement compensée par les augmentations de volume et de parts de marché en Turquie et au Maroc: les ventes en Turquie y ont augmenté de 162 000 à 169 000 et les parts de marché sont ainsi passées de 16,75% à 17,2%; les ventes au Maroc ont dépassé les ventes en Algérie en passant de 50 000 à 62 000 correspondant à des parts de marché stables à 38%. En gros, sur les quatre premiers mois 2017, Renault a gagné 1 point de part de marché en Turquie, 21 points en Algérie et quatre au Maroc. Toutefois, le groupe PSA rencontre plus de difficultés que Renault en Algérie. En effet, les ambitions industrielles portées par le gouvernement algérien reposent d'abord sur le marché intérieur et sa capacité à le réserver aux constructeurs qui assemblent sur place et offrent en même temps des possibilités de mise en place d'un réseau de sous-traitance autour duquel s'articulerait un tissu de PME à développer. Cette politique gouvernementale a ralenti un peu la dynamique. Surtout que les autorités n'ont pas hésité à s'engager dès 2014 dans une politique de contingentement des importations. En 2014, le marché algérien avait représenté 342 000 immatriculations et les importations 5 milliards d'euros. En 2015, il a été décidé de limiter les importations à 2,75 milliards d'euros correspondant à 265 000 véhicules. En 2016, le contingent global des véhicules avait été fixé initialement à 152 000 unités, avant d'être réduit à 83 000 unités pour une valeur de moins de 1 milliard de dollars. Il est vrai que, à la suite des recours déposés par certains concessionnaires, il a été porté à 98374 unités. Mais ce chiffre reste très en deçà des attentes des constructeurs automobiles français. Cette politique de contingentement arrange les constructeurs qui assemblent sur place, notamment Renault, Hyundai et Volkswagen-Sovac. Renault a assemblé en Algérie 35 000 véhicules en 2016 et y est, avec plus de 55% de parts de marché. Ces chiffres sont en pleine augmentation. Est-ce que le Groupe PSA va s'installer officiellement en Algérie malgré la position de dominant que détient actuellement Renault et que ce constructeur est appelé à partager désormais avec Hyundai et Wolkswagen? Annoncé il y a deux ans, l'accord a été repoussé à avril 2016 et le dernier déplacement du Premier ministre Cazeneuve début avril 2017 en Algérie n'a permis que de promettre que l'accord serait conclu cette année. Une chose est certaine: la politique des quotas a drastiquement réduit les exportations du Groupe. Dès lors que les quotas ont été, pour 2017, divisés par 2 et vont être de l'ordre de 40 000 véhicules, PSA aura bien de la peine cette année à maintenir ses volumes. Cette orientation de la politique commerciale et industrielle du pays vise d'une part à faire face à la réduction des recettes pétrolières à travers la réduction des importations et, d'autre part, développer l'industrie automobile et tout un tissu de PME autour.