Les investissements ont permis l'inscription de 87 forages. Devant la vitesse de croissance des centres urbains et le développement industriel et agricole qui accroissent l'usage de l'eau, faisant exploser la demande, la wilaya de Batna serait allée très fort puiser dans ses ressources souterraines pour satisfaire la population en matière d'approvisionnement en eau potable. Cette exploitation et cet usage concomitant de la même ressource en eau vont en transgressant cette recommandation: «L'eau doit permettre de répondre aux besoins des générations présentes sans hypothéquer, par des effets peu ou non réversibles, la capacité des générations futures à satisfaire les leurs». La contenance ou la disponibilité en eau dans la région est sujette à controverse dès que le sujet est abordé. Si l'on se réfère au document de l'avant-projet du schéma régional d'assainissement et du développement rural de la région des Hauts Plateaux, «les ressources en eaux souterraines identifiées et disponibles à travers la région sont évaluées comme suit : capacité totale: 153,58 hm3/an, volume d'exploitation 105, 93, taux d'exploitation 67,02%». Ces chiffres donnent l'alerte, parce que les prélèvements ont atteint, comme l'on constate, 67,02% et un certain écrit (science et vie septembre 2002, p.136) note ceci: «Lorsque les prélèvements dépassent 40% de la ressource, les spécialistes parlent de pénurie». Surtout, lorsqu'on sait que la ressource disponible en Algérie baisse de 20 à 10% selon toujours la même revue. A la lecture de ces chiffres et observations, un déferlement de questions noient l'esprit : «Que représentent les eaux souterraines dans la wilaya de Batna par rapport aux prélèvements ? Les prélèvements ont-ils dépassé réellement la contenance de la ressource en eau potable ? la wilaya de Batna vit-elle vraiment une pénurie en cette matière précieuse ? Ces forages, dont le nombre va en augmentant, ne constituent-ils pas une exagération des normes ? A-t-on dépassé la moitié de la contenance des nappes phréatiques?» Malheureusement toutes ces questions ne trouvent pas de réponses. Tout ce que l'on sait est que durant la période 2001-2004, dans le domaine de la mobilisation des ressources en eaux souterraines, les investissements ont permis l'inscription de 87 forages, destinés à l'approvisionnement des citoyens en eau potable, dont 58 (forages) d'un débit moyen de 42.077 m3 par jour sont opérationnels depuis 2004. Espérons que ce qui se murmure : «Le fait que les hommes pompent dans les réservoirs qui ne se renouvellent pas ou peu sans en connaître l'exacte contenance» est sans fondement et que les forages sont programmés en fonction de la connaissance de la ressource. Pour trouver les compromis les plus valables entre les niveaux de la satisfaction des demandes d'une part et la prévention du milieu naturel et la conservation des ressources en eau, d'autre part, la wilaya de Batna doit s'atteler et préserver dans l'exploitation des eaux superficielles: la réalisation des retenues collinaires, des barrages, le transfert d'eau et l'assainissement des eaux usées en eau potable. Au stade actuel, les volumes mobilisés ou susceptibles de l'être dans la région de la wilaya sont de 329 millions de mètre cubes (hm3 an) répartis ainsi : le barrage de Kouidet Meddouar en plus de l'apport de Béni Harroun (transfert d'eau) d'un volume de 179 millions de m3, Bouzina de 8, Oued Fedhala de 15, Talizerdane de 127, et autres, sont programmés. Alors quelques années auparavant, en 1991, les eaux superficielles des barrages et les retenues collinaires étaient inexistantes. En dépit de ces ouvrages hydrauliques réalisés ou programmés, la région nécessite ou doit envisager aussi des transferts en eau parce que, comme chacun de nous le sait, les possibilités de mobilisation des ressources en eau superficielles restent limitées eu égard aux caractéristiques hydrauliques de la région qui ne sont pas favorables : irrégularité des pluies et phénomène de sécheresse. La région est cernée par l'isohyète de 400 mm au nord et 100 mm au sud. Les écoulements superficiels sont limités, non seulement par la pluviométrie, mais également par la topographie qui entrave la formation de grands organismes à écoulement important. Les précipitations souvent enregistrées sont faibles et rarement elles atteignent les 400 mm. En outre, la wilaya doit atteler ou se retourner vers les usines de traitement à l'exemple de la station d'épuration des eaux usées de la ville de Batna bien que cette opération soit lourde financièrement et technologiquement.