La campagne labours-semailles 2009-2010 bénéficie des résultats exceptionnels de celle de l'année qui vient de s'écouler et s'annonce, du coup, prometteuse. Reste une seule inconnue, le climat ! Encouragée par une production des céréales, estimée à deux millions de quintaux enregistrés lors de l'année agricole 2008/2009, la direction des services agricoles de Batna prévoit, pour l'actuelle campagne labours-semailles, l'extension de la superficie d'emblavement pour dépasser les 120 000 hectares, soit une croissance de 27.44%. Toutefois, cette extension reste tributaire du climat et étroitement liée aux pluviométries variables d'une année à une autre. Du côté des agriculteurs, certains appréhendent le climat et préfèrent encore patienter pour se décider dans les labeurs-semailles. “Nous attendrons encore l'hiver et voir s'il sera pluvieux ou non pour nous décider à entreprendre les semailles et les labours”, nous explique un fellah d'El-Kouachia. Le climat inquiète encore malgré la pluviométrie appréciable enregistrée au début de l'automne. Les agriculteurs restent prudents. L'expérience leur a appris à être vigilants. Le climat n'est pas souvent généreux et le pic des 400 millimètres, condition d'un excellent rendement à l'hectare, est rarement atteint. D'autres préfèrent ne pas s'étaler sur les prévisions tellement ils jugent les performances éventuelles indépendantes des volontés et des compétences des humains. “Nous n'allons pas s'associer à Dieu”, s'élèvent ces fellahs contre ceux qui préfèrent attendre la pluviosité du ciel avant de lancer les labours. À Batna, la répartition de la Surface agricole utile (SAU) par secteur juridique met en évidence la forte proportion des terres appartenant au secteur privé puisque 98.64% environ des surfaces sont en la possession de ce secteur contre 1.36 seulement pour le secteur public. Le développement agricole de la wilaya de Batna dépend de la possibilité d'améliorer et d'étendre l'agriculture irriguée. L'avènement semble ne pas tarder avec les 23 000 hectares qui seront irrigués à partir des transferts des eaux des barrages de Béni-Harroun de Mila et d'un degré moindre par les retenues collinaires d'une capacité totale de 4,435 hm3 à savoir la commune de Seggana d'une capacité en hm3, Oued Taga, 0,6 hm3, Aïn-Touta d'une capacité de 0,6 hm3, Djezzar d'une capacité de 0,235 hm3, qui attendent d'entrer au service de l'irrigation des terres agricoles. Le lancement des travaux d'équipement des trois périmètres dont les études sont achevées par l'ONID, à savoir les périmètres de Chemora, de Toufana-Khenchela et d'Aïn-Touta-Batna, est pour bientôt. Pour le moment, la mobilisation des eaux de surface assure essentiellement les besoins de la population de la wilaya de Batna en eau potable. Elle est assurée essentiellement par un seul barrage de Koudiet Lemdouar d'une capacité de 69 hm3 par an Pour ce qui est de la mobilisation des eaux souterraines, elles sont les ressources les plus utilisées dans la wilaya de Batna notamment pour l'AEP, l'agriculture et l'industrie. D'après l'inventaire présenté par la direction de l'hydraulique, la wilaya de Batna compte 297 forages dont 279 en exploitation et 18 abandonnés définitivement dont 40% environ implantés dans les plaines de Barika, Aïn Djasser et El-Madher, là où les ressources en eaux souterraines sont particulièrement importantes. Les débits mobilisés à partir à partir des 279 forages sont répartis comme suit : 244 forages d'une capacité de 272 402 m3 pour l'AEP, 24 forages d'une capacité de 44 524 m3 par jour pour l' AEP et l'irrigation, 11 forages d'une capacité de 10 713 m3 par jour pour l'alimentation d'eau industrielle.