La diffusion des sujets du BEM et de la 5e année quelques minutes seulement après leur distribution sur les réseaux sociaux fait planer une grande inquiétude Les parties censées sécuriser les examens de fin d'année n'ont pas pu jusqu'à l'après-midi d'hier identifier les auteurs de la diffusion des sujets du BEM. La diffusion des sujets du BEM et de la 5e année quelques minutes seulement après leur distribution sur les réseaux sociaux fait planer une grande inquiétude quant à l'examen du bac prévu dimanche prochain. L'inquiétude prend de l'ampleur quand on sait que les enjeux de cet examen sont beaucoup plus importants et que les candidats concernés sont plus sensibles. Cette inquiétude est légitime, souligne-t-on par ailleurs, car les mesures prises (brouilleurs et appareils de détection des objets métalliques à l'entrée des classes) par les parties concernées par la sécurisation des examens de fin d'année n'ont pas été efficaces. Pis encore, ces parties (ministère de l'Intérieur, Centre de lutte et de prévention contre la cybercriminalité et le ministère de l'Education) n'ont pas pu jusqu'à la mi- journée d'hier identifier les auteurs de la diffusion des sujets de langue arabe et de la physique (examen du BEM). Ce qui suppose que les auteurs de cet acte vont certainement tenter de récidiver à l'occasion du bac. La ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, qui a tenu à dénoncer vigoureusement cet acte avant-hier à partir de Mascara, a affirmé que les auteurs ne sont pas forcément des adultes et parmi le personnel, à savoir des centres d'examen. La piste à savoir que ce sont des élèves candidats qui diffusent ces sujets, reste fort probable, a indiqué Benghabrit. «Un élève peut se déguiser derrière un profil d'adulte sur les réseaux sociaux», a-t-elle affirmé. Les propos de Mme Benghabrit ont laissé d'aucuns parmi les parents d'élèves et des observateurs inquiets. La ministre de l'Education est allée même plus loin dans ses commentaires, en disant qu'il est très difficile de maîtriser ces réseaux et de savoir exactement ce qui s'y passe, et ce, de par le monde. «La technologie ne cesse d'avancer et les moyens de fraude avancent avec. Nous devons savoir nous adapter en permanence», a ajouté Benghabrit, en se félicitant en outre de ne pas avoir enregistré des cas de fuite des sujets. L'empêchement de la fuite des sujets avant le déroulement des examens, est le plus important aux yeux de Benghabrit. «C'est la fuite des sujets qui perturbe et déstabilise le plus les candidats», a-t-elle souligné, affirmant que son département et les différents partenaires feront tout pour que la fuite des sujets que ce soit durant l'examen du BEM ou du bac n'ait pas lieu. En attendant de maîtriser la technologie, Nouria Benghabrit a appelé les parents d'élèves, les élèves et la société en général à se mobiliser et former un mouvement d'opinion contre ces personnes-là qui manquent d'éducation et n'aiment pas l'Algérie. Le désamour de l'Algérie et l'envie de la déstabiliser sont les principaux motifs poussant certains à discréditer un examen national et jouer avec l'avenir des élèves, a martelé Benghabrit hier et récemment à Béchar. La stabilité de l'Algérie et l'épanouissement de l'école algérienne ne font pas plaisir à ces personnes, a tranché Benghabrit, la première responsable du secteur de l'éducation qui connaît un peu ses ennemis pour les avoir vu revendiquer publiquement leur haine par le passé, en l'occurrence les islamistes. Nouria Benghabrit les a priés même de respecter la sainteté de ce mois sacré. Les islamistes contestent, rappelons-le, le sens de l'ouverture de Benghabrit et son envie de moderniser l'école algérienne, en renforçant l'enseignement des langues étrangères et en réformant le contenu des livres scolaires. Pour exprimer leurs colère et mécontentement, ces derniers ont organisé même des sit-in et des marches. Ils ont appelé aussi le président de la République à la démettre. Ce qui confirme par ailleurs, l'implication des islamistes dans la fuite des sujets du bac l'année dernière et la diffusion des sujets de la 5e et du BEM cette année, s'accordent à dire d'aucuns parmi les observateurs à dire, «les réseaux sociaux existent depuis quelques années déjà, mais on n'en a jamais entendu parler avant l'année dernière, soit l'année du lancement effectif des réformes scolaires prônées par Benghabrit».