La diffusion du sujet de langue arabe de l'épreuve du Brevet d'enseignement moyen (Bem) sur internet a eu lieu quelques minutes après sa distribution au niveau des centres d'examen. Des pages Facebook ouvertes à cet effet ont servi d'espace de partage du sujet et des réponses. On distingue des internautes demandant de l'aide pour la solution des exercices et des réponses rédigées depuis l'extérieur proposées via les mêmes tribunes. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a, à partir de Mascara où elle a donné le coup d'envoi des épreuves, minimisé l'ampleur de la «fuite». La ministre relève, lors d'un point de presse organisé à Mascara, qu'il y a en effet une différence entre la fuite des sujets enregistrée l'année dernière dans les épreuves du baccalauréat ayant été plus large et qui s'est déroulée avant les épreuves, et les «quelques dizaines» de cas de diffusion de ces documents enregistrée hier, «qui est sans impact, puisqu'elle a eu lieu après la distribution des sujets. La diffusion des sujets ne doit pas être assimilée à une quelconque faille dans le dispositif de sécurisation de l'examen, mais à l'exercice et l'éthique du métier et la morale qui ne sont pas partagés par tout le monde», précise Mme Benghabrit. Cette dernière estime que les efforts doivent être axés sur la prévention avec l'association des parents d'élèves, puisque la technologie avance et continuera d'avancer et de contourner les dispositifs de sécurisation. La ministre promet des sanctions «très dures» contre ceux qui ont diffusé ces sujets. Les textes sont clairs et les élèves ont été sensibilisés quant aux sanctions encourues en cas d'utilisation des téléphones portables. «Nous avons les moyens et les compétences techniques pour identifier les auteurs de ces actes», ajoute Mme Benghabrit, rappelant que pour l'édition du bac 2016, plus de 1000 candidats ont été exclus pour un motif similaire, et ce, pour une durée de six ans. La ministre appelle à banaliser ce phénomène qui touche tous les pays pour ne pas perturber le déroulement de l'examen. Dans ce contexte, Mme Benghabrit rappelle que le dispositif de sécurisation impliquant la surveillance des réseaux sociaux, la mise en place des brouilleurs de réseaux ainsi que les détecteurs de métaux ont pour objectif la consécration de l'équité et de l'égalité des chances.
Fin du livre gratuit L'occasion était également pour la ministre de divulguer plusieurs mesures qui seront appliquées dès la prochaine rentrée scolaire. Il s'agit entre autres de la révision des modalités d'attribution des livres scolaires. La ministre a annoncé la fin de la gratuité des livres. Ces ouvrages seront prêtés aux élèves qui doivent veiller à les rendre à la fin de l'année à leur établissement. Cette mesure est dictée, selon Nouria Benghabrit, par le souci de mettre fin aux images de destruction des livres par les élèves, une forme de violence qui s'exprime dans les écoles. Un effort doit être fait pour revaloriser livre. Le secteur se renforcera par la mise en fonction de nouveaux instituts technologiques d'éducation destinés à la formation de «l'épine dorsale» de la réforme. Ce sera 22 ITE qui auront été récupérés pour l'année scolaire prochaine, alors qu'ils n'étaient que 11 en 2014, précise la ministre.