L'Iran, qui compte une minorité kurde, a exprimé hier son opposition à la tenue d'un référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien annoncée cette semaine par les autorités de cette région autonome du nord de l'Irak. «La position première de l'Iran est de soutenir l'intégrité territoriale de l'Irak», a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Bahram Ghasemi. «La région du Kurdistan fait partie de la République irakienne et toute décision unilatérale prise en dehors du cadre national et légal (...) peut seulement conduire à de nouveaux problèmes», a-t-il ajouté. La présidence du Kurdistan irakien a annoncé cette semaine la tenue le 25 septembre d'un référendum sur son indépendance, malgré l'opposition de Baghdad. Il était attendu que des pays de la région qui comptent d'importantes minorités kurdes ne voient pas d'un très bon oeil cette annonce. Peuple d'origine indo-européenne, les Kurdes vivent principalement dans quatre pays: Turquie, Irak, Iran et Syrie. Ils ont longtemps souhaité avoir leur propre Etat mais ce rêve s'était brisé à la fin de la Première guerre mondiale. La Turquie, opposée à toute forme d'indépendance kurde, a décrit comme une «grave erreur» la volonté du Kurdistan irakien d'organiser ce référendum. L'Iran s'inquiète également du séparatisme qui habite sa propre minorité kurde. Des heurts épisodiques opposent effectivement ses forces de sécurité à des rebelles kurdes d'Iran dont les bases arrière sont en Irak. «Aujourd'hui plus que jamais, l'Irak a besoin de paix et d'unité nationale et les différends entre Erbil (capitale du Kurdistan irakien, ndlr) et Baghdad doivent être réglés dans le dialogue et conformément à la Constitution irakienne», a ajouté M.Ghasemi.