La question du Mali, et plus globalement du Sahel, retiendra l'attention des responsables des deux pays. Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est attendu demain à Alger où il est censé effectuer une visite de 24 heures. Le Quai d'Orsay qui a communiqué hier sur cette mission, n'a pas révélé l'agenda du ministre, ni la nature des discussions qu'il aura avec les responsables algériens, mais il est entendu que ce déplacement entre dans le cadre de la préparation de la visite du président Macron, annoncé par l'Elysée dans les prochaines semaines. Jean-Yves Le Drian n'est pas un inconnu pour les autorités algériennes, ce qui permettra aux deux parties d'aller directement au fait. «Classé» dans la catégorie des hommes politiques français qui ne nourrissent pas de ressentiments à l'égard de l'Algérie, Le Drian est véritablement un «ami» avec lequel, il y a de grandes possibilités de construire une vision «audacieuse» dans le sens de relations profondes et solides à tout point de vue. Sa visite à Alger confirmera certainement les propos «encourageants» du président français sur l'ambition qu'il affiche d'édifier un partenariat d'exception entre l'Algérie et la France. Il reste que dans cet agenda, dont ne sait pas grand-chose au niveau officiel, la question du Mali, et plus globalement du Sahel, retiendra l'attention des deux ministres des Affaires étrangères, algérien et français. Cette question qui semble tenir à coeur au président français pourra effectivement connaître une évolution dans le bon sens, au regard du «volontarisme» mis en évidence par Macron. Dans ce dossier, l'Algérie a déjà réalisé l'essentiel, mais reste à améliorer les aspects sociaux et économiques dans le nord du Mali pour donner toute sa consistance à l'accord d'Alger, signé en 2015. Il semble que ce qui n'a pas été fait sous Hollande, se fera sous Macron, pour consolider la région et lutter efficacement contre le terrorisme et le trafic de drogue dans la région du Sahel. Les relations algéro-françaises seront également au centre des discussions, notamment dans leur dimension historique. La reconnaissance de l'horreur coloniale constitue en soi, un pas de géant dans ces relations, voire une nouvelle ère historique. Le président Macron semble déterminé à briser le tabou de la mémoire, à créer un moment véritablement historique lors de sa visite à Alger dans quelques semaines. En attendant, les observateurs de la scène algéro-française auront les premiers signaux de la part de Le Drian. Outre cet aspect capital pour «décongestionner» une bonne fois pour toutes les relations économiques, les investissements français en Algérie et peut-être l'affaire Peugeot seront abordés par Le Drian et ses hôtes.