Un beau duel entre jeunes générations C'est l'équipe surprise de ce Mondial des moins de vingt ans en Corée du Sud: le Venezuela va disputer la première finale de son histoire en Coupe du monde aujourd'hui à Suwon contre l'Angleterre, à 11h heure algérienne. «J'ai toujours rêvé que nos joueurs aient une chance d'entrer dans les mémoires», s'enthousiasme le sélectionneur vénézuélien Rafael Dudamel. «Si nous gagnons, nous écrirons l'Histoire. Le Venezuela sera éternellement reconnaissant envers cette équipe». Face à elle, c'est un des grands favoris du tournoi qui se présente. L'Angleterre dispose d'une très belle génération 97, emmenée par Dominic Solanke. L'attaquant de 19 ans a inscrit un doublé en demi-finale contre l'Italie (3-1) et marqué le but de la victoire en quarts face au Mexique. Et il est bien accompagné par l'ailier d'Everton, Ademola Lookman, auteur du troisième but contre les Italiens et d'un précieux doublé, lui aussi, lors d'un 8e de finale très accroché contre le Costa Rica (2-1) qui pourrait bien ressembler à ce qui attend les Anglais face aux Vénézuéliens. Pour les «Three Lions» aussi, cette rencontre a une saveur inédite. Ils n'avaient jamais disputé de finale dans une Coupe du monde des moins de 20 ans jusqu'ici. Et cela fait plus de 50 ans qu'ils attendent un sacre mondial, toutes catégories confondues. Le dernier remonte à 1966 et la victoire de leur sélection première contre la RFA. Depuis, plus aucune finale et souvent des regrets. «L'Angleterre a patienté de longues années. Les joueurs de 1966, les Charlton, Bobby Moore ou Geoffrey Hurst sont des légendes absolues du football anglais et nous voulons que nos joueurs en fassent autant», insiste l'entraîneur des U20 Paul Simpson. Mais le technicien a bien des raisons de se méfier de «La Vinotinto», le surnom de sélection vénézuélienne. Transcendée par son inattendu parcours, l'équipe sud-américaine dispose de joueurs très techniques et combatifs comme l'attaquant de Malaga Adalberto Penaranda. «Penaranda ne peut pas être le sauveur de l'équipe», prévient toutefois son sélectionneur. «Nous croyons surtout au travail collectif. Bien sûr, il a du talent et nous voulons en profiter, mais la chose la plus importante c'est de jouer en équipe». La force de son effectif, c'est également une assise défensive extrêmement solide. Les Vénézuéliens n'ont encaissé que deux buts en six matchs dont un sur penalty. Et leur gardien Wuilker Farinez est en pleine confiance après avoir sauvé deux tirs au but lors du succès arraché in extremis contre l'Uruguay (1-1, 4-3 aux tab). Ils ont en revanche dépensé énormément d'énergie dans la phase finale en jouant des prolongations à chaque fois, en 8e face au Japon (1-0), en quarts contre les Etats-Unis (2-1), et en demi-finale contre les Uruguayens. «On espère que ça ne va pas nous affecter. Bien sûr, nous avons joué 90 minutes de plus que nos adversaires. Mais je pense que ces victoires en prolongation nous ont donné davantage de force mentale que ce qu'elles nous ont coûté physiquement», considère Dudamel. Jusque-là, la meilleure performance des sélections vénézuéliennes était à mettre au crédit de l'équipe féminine des moins de 17 ans avec une demi-finale de Coupe du monde. Les U20 ont déjà fait mieux en Corée du Sud. Et ils pourraient offrir une victoire historique à leur pays s'ils font trébucher les Anglais.