Cette opération promet d'apporter son lot de troubles au sein de la base à la veille des élections locales. Ce n'est pas une simple affaire. Le secrétaire général du FLN risque d'être confronté à de gros problèmes. L'annulation des structures supplémentaires créées par son prédécesseur ne passera pas sans tracas. Cette opération promet d'apporter son lot de troubles au sein de la base. L'annonce faite par le patron du parti a provoqué la colère des cadres et des militants. «Ce n'est pas dans l'intérêt du parti de procéder à la suppression des structures alors que nous sommes à quelques mois des élections locales», a estimé un mouhafedh, qui a requis l'anonymat. Notre interlocuteur soutient que l'annulation des mouhafadhas créées par Saâdani va ouvrir la porte à un nouveau feuilleton de crise ce qui va approfondir le malaise au sein de la maison FLN. Effectivement, avec cette restructuration, le parti majoritaire va aller au rendez-vous des locales en rangs dispersés. Ce qui produira un impact négatif sur le score du parti. Après un recul sensible dans les résultats du scrutin du 4 mai dernier, le FLN est appelé à multiplier ses efforts pour préserver le nombre de collectivités locales qui lui appartiennent. Le secrétaire général semble avoir bien étudié sa stratégie. Au lieu d'aller directement à l'annulation des structures, Djamel Ould Abbès a procédé à la création des commissions au niveau de chaque wilaya, qui vont s'occuper de la préparation des listes électorales. Présidées par des membres du comité central ou députés, ces commissions vont se substituer aux structures de mouhafadhas. Autrement dit, les mouhafadhas qui ont la mission de préparer le travail organique et électoral au niveau de la base seront indirectement suspendues. La direction du parti va choisir, en concertation avec ces commissions les candidats au poste de P/APW des grandes villes. Avec cette étape, le secrétaire général du FLN, aura mis en marche son plan pour effacer les traces de son prédécesseur. L'on rappelle que le nombre des mouhafadhas est passé de 54 pour atteindre le double. En écartant de nombreux cadres de la responsabilité, cela va compliquer davantage la tâche au secrétaire général qui fait déjà face à des mécontentements de redresseurs. Or, le chef de file du parti a pris toutes ses précautions pour écarter toute action visant à le destituer. Ould Abbès s'est assuré du soutien des nouveaux élus à sa démarche. Pour répondre à ses détracteurs, ce vieux routier a fait appel à des parlementaires et des mouhafedhs en les invitant à signer une motion de soutien. «Nous les députés du FLN, saluons, à travers le communiqué sanctionnant la réunion avec le SG, toutes les actions et décisions de la direction nationale, à sa tête, Djamel Ould Abbès, et ce, depuis l'opération de sélection des candidats jusqu'au choix définitif de la composition des listes du parti aux législatives», indique le communiqué rendu public après une réunion tenue récemment. Ainsi, les signataires récusent tous les reproches faits à Ould Abbès dans la gestion des affaires du parti. «Ould Abbès n'a lésiné sur aucun effort pour préserver la stabilité au sein du parti, peut-on lire également. Et la victoire réalisée par le parti au scrutin du 4 mai 2017, traduit son ancrage au sein de la base militante et sa place de première force politique», ont tenu à préciser les signataires. Ces derniers ont annoncé, selon le communiqué, «leur total et indéfectible soutien au frère Ould Abbès, secrétaire général du FLN et l'assurent de leur mobilisation derrière lui, aujourd'hui plus que jamais». Malgré ce soutien, la situation risque de se détériorer au niveau de la base à la veille du rendez-vous des locales.