«J'écoute cheikh Redouane Bensari, Abdelkrim Dali, cheikha Titma», a affirmé la chanteuse ajoutant que «j'essaye de prendre les meilleures techniques». Tout comme Rym Hakiki, la chanteuse de l'andalou, Meriem Benallal, d'une voix puissante, a été étonnante en se produisant samedi soir dans le cinéma Régent. D'ailleurs, elle n'a pas trop peiné à s'introduire facilement dans son show en exploitant toutes ses fortes capacités vocales pour s'y lancer en ne roulant pas sa langue en entamant le madih en faisant les éloges du prophète Mohammed qsssl. Les soirées ramadhanesques imposent. La challengeuse n'affichait tout de même pas sa hargne pour aller de l'avant dans sa rencontre avec ses dizaines de spectateurs venus l'apprécier, elle a commencé par proposer un répertoire commençant par «El Khalaq El Arch Adim» (Le Créateur). Elle enchaîne, sans entrecouper son concert par «Ya Rabbi El Ibad». Ensuite elle se lance dans la chanson liturgique intitulée «Ya Ouassaâ El Makhazen» tout en enchaînant par le qacid «El Bourakia». Meriem Benallal clôt son concert par la qacida intitulée «El Wassaya» (le testament). Cette chanson repose essentiellement sur des recommandations invitant les hommes et les femmes à prendre la vie du bon côté en s'avoisinant et se côtoyant côte à côte pour bien vivre en parfaite symbiose dans la société. Dans ses aveux qu'elle a faits à L'Expression, Meriem Benallal a été à la fois diplomatique, mais prolifique. Mais elle n'a toutefois pas dissimulé sa déception pour ne pas pouvoir se produire ne serait-ce qu'un tant soit peu, sinon tout au moins dans les salles de la ville où les artistes de l'andalou jaugent leurs forces, Alger. Sans désigner une quelconque partie ni verser dans l'amalgame récriminant, la chanteuse ampute habilement son absence des salles de la capitale algérienne au choix revenant de droit aux organisateurs des spectacles. «C'est à eux que revient le droit de choisir les artistes à appeler», a-t-elle affirmé. Idem pour la disette des finances frappant de plein fouet plusieurs secteurs y compris celui de la culture. «C'est clair», a-t-elle indiqué, tout en souriant expliquant que «c'est le takachouf (l'austérité), les temps sont quelque peu durs». Cela étant. Meriem Benallal, et malgré le peu de spectacles qu'elle a donnés cette année, ne semble tout de même pas être affectée. Comme elle ne compte pas arrêter ses productions. Après avoir rendu hommage à cheikh Redouane Bensari dans son dernier album, elle s'apprête à récidiver cette année en enrichissant le paysage artistique andalou par une nouvelle création. «Un tel écrit album et composé par la chanteuse, comprend de nouvelles compositions», dira Meriem Benallal, ajoutant que «je mets ma voix au service de la «musique et du chant andalou». La chanteuse n'est pas à l'écart de tous les chants, tous types confondus. Son époux, Nassim Dj. qui vient d'ouvrir une maison d'édition à Tlemcen, est d'un apport important dans sa carrière. «Je travaille avec lui (son mari, ndlr)», a-t-elle affirmé ajoutant que «je compose des textes en français et anglais que je lui remets». «Nous travaillons ensemble», a-t-elle indiqué ajoutant que «ayant découvert en moi une certaine polyvalence, je lui prêtais ma voix». Pour preuve, la célèbre chanson de la défunte Warda El Djazairia «Haramte Ahibake» (j'ai juré de t'aimer), a été remixée par l'époux de Meriem Benallal. «C'est moi qui chantait tout en gardant le texte, mais avec d'autres arrangements plus modernes». C'est donc une véritable complicité artistique qui lie les deux artistes, Meriem Benallal et son mari. Si celle-ci continue à investir dans l'andalou, son mari (Nassim) est en plein essor dans les remix dans des Dj. «Il (son époux ndlr) est d'ailleurs devenu mon producteur.» D'ailleurs, c'est à lui à qui revient l'honneur de parfaire mon album dans lequel j'ai rendu hommage à Redouane Bensari». Pour la chanteuse, le chant comprend des compositions fusionnées à des arrangements, tout en étant très explicite dans l'interprétation. Réputée par ses forces vocales au même titre que Rym Hakiki, Meriem Benallal ne voit en rien l'utilité d'une quelconque rivalité artistique vis-à vis de celle-ci (Rym Hakiki) mais sans pour autant la prendre en tant que base de référence ni encore moins une source d'inspiration artistique. En ce sens, elle dira que «je ne me suis jamais identifiée à Rym Hakiki à laquelle je voue un grand respect vu son talent et sa très belle voix». Sur sa lancée, elle a ajouté que «chacun des artistes a sa propre technique». La chanteuse a tranché dans ses choix et ses références en puisant ses techniques se basant sur des concepts ayant jalonné le chant andalou. «J'écoute plutôt cheikh Redouane Bensari, Abdelkrim Dali, cheikha Titma», a-t-elle développé tout en enchaînant que «j'essaye de prendre les meilleures techniques». Elle tient les mêmes amabilités vis-à-vis de la chanteuse en distension extrême dans sa célébrité, Leila Borsali pour laquelle Meriem Benallal réitère un respect sans limites, d'autant qu'ayant été formée dans l'école de Nassim El Andalouse dans la ville d'Oran. «L'école de l'andalou d'Oran n'est pas différente de celle de Tlemcen», a-t-elle lâché.