L'Opep se démène pour éviter aux prix une dégringolade qui serait fatale aux économies de ses pays L'Arabie saoudite a annoncé une baisse des exportations de 300.000 barils par jour vers l'Asie. C'est du coup pour coup. Tels deux boxeurs. Lequel finira par aller au tapis? Le cartel ou les USA? Bien malin qui va le prédire. Pour l'instant le camp américain semble euphorique, mais la partie est loin d'être pliée. L'Opep qui se démène pour éviter aux prix une dégringolade qui serait fatale aux économies de ses pays membres n'a pas encore jeté l'éponge. En tête l'Arabie saoudite qui a perdu près de 100 milliards de dollars en 2015 et qui n'a pas envie de revivre ce cauchemar. Le Venezuela qui est au bord de la faillite. Et l'Algérie mieux lotie certes, mais qui a cependant vu son matelas financier qui avoisinait les 200 milliards de dollars fondre pour se situer actuellement au-dessus des 100 milliards de dollars...et les autres. Face à tous ces pays, les Etats-Unis, qui ont profité d'un rebond significatif des cours de l'or noir pour relancer leur production de pétrole de schiste. Une machine infernale qui risque de les broyer. Les prix se sont enfoncés sous la barre des 50 dollars sans qu'ils ne baissent la cadence. L'Opep serre ses vannes, les Américains pompent à tour de bras. La guerre des prix fait rage. Celle des communiqués aussi. L'Arabie saoudite a annoncé une baisse des exportations de 300.000 barils par jour vers l'Asie en juillet. «Les officiels saoudiens ont annoncé que les baisses de production allaient se matérialiser de façon plus concrète, avec notamment une baisse de 300.000 barils par jour des exportations vers l'Asie en juillet», ont noté les analystes de BNY Mellon. Dans le même temps les Américains annoncent que leur production devrait croître de 130.000 b/j le même mois. «L'EIA (Energy Information Administration, agence du département américain de l'Energie ou DoE) a publié un rapport sur les forages américains qui prévoit une production en hausse de 130.000 barils par jour en juillet», ont relevé les analystes de JBC Energy. Cette nouvelle brèche que veut ouvrir le chef de file du cartel peut s'avérer efficace. A une condition selon certains experts. Laquelle? «Jusqu'à présent, les indications que les arrivées de pétrole brut dans les grands marchés mondiaux avaient été réduites par les baisses de production étaient pour le moins maigres. Les récentes annonces montrent une volonté renouvelée de resserrer l'offre sur le marché, mais il faut se méfier qu'il ne s'agisse pas de simples effets d'annonce», ont averti les analystes de JBC Energy. Les pays producteurs (Opep et hors Opep) qui ont prolongé la baisse de leur production de près de 1,8 million de barils par jour, décidée le 10 décembre 2016 à Vienne, au moins jusqu'en mars 2018 sont prévenus. Non seulement pas d'esquive, mais il faut davantage serrer la garde. Leur stratégie pour doper les prix s'essouffle. Hier vers 11h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août qui valait 48,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 18 cents par rapport à la clôture de lundi, s'affichait aux environs de 14h00 en baisse de quelque 15 cents donnant l'impression de vouloir descendre sous les 48 dollars. L'Opep garde malgré tout espoir de voir le marché se désengorger. Son rééquilibrage serait en cours. Les surplus de stocks commerciaux de l'Ocde, qui pèsent sur les cours de l'or noir, sont passés de 339 millions de barils en janvier à 251 millions de barils en avril, a-t-elle souligné dans son rapport mensuel publié hier. Ce déclin qui va s'accentuer durant le second semestre 2017 doit être soutenu par la décision d'autres grands pays producteurs (Cartel et hors cartel) dont la Russie de prolonger jusqu'en mars de l'année prochaine la réduction de leur offre de 1,7 million de b/j. «Ces tendances, combinées à une baisse régulière du pétrole stocké dans des unités flottantes, indique que le rééquilibrage du marché est en cours, quoique à un rythme plus lent, en raison notamment d'une hausse cette année de la production de brut outre-Atlantique», soulignent les experts de l'Opep.