«Nous portions encore l'âme du sacrifice héritée de la Révolution de novembre 1954» 56 éléments de l'ANP sont tombés au champ d'honneur. Le rôle et l'efficacité de l'Armée nationale populaire (ANP) dans la guerre des Six-Jours opposant les armées égyptienne et israélienne en juin 1967 et durant laquelle 56 de ses éléments sont tombés en martyrs, ont été soulignés mardi à Alger par des conférenciers, dont des colonels qui y ont pris part. «Lorsque nous avons reçu l'ordre de rejoindre le front de cette guerre, il nous a été demandé d'y être les 'meilleurs représentants du peuple algérien'' alors que nous portions encore l'âme du sacrifice héritée de la Révolution de novembre 1954» a indiqué le colonel à la retraite, Mahmoud Bellaoui, au forum du journal El-Moudjahid, consacré au 50éme anniversaire de cette page d'histoire. Faisant partie à l'époque du bataillon 121 (Djelfa), le colonel Bellaoui a précisé qu'en plus de la formation acquise par l'ANP dans les maquis algériens, celle-ci a bénéficié après l'indépendance, de perfectionnements prodigués par l'ex-Union soviétique, ce qui lui avait conféré une solide expérience sur le terrain en cas de confrontation armée. «Nous avons réussi notre mission qui consistait à protéger la ville de Suez comme reconnu par les soldats égyptiens eux-mêmes qui n'ont eu cesse de saluer nos performances», s'est-il rappelé. Enumérant les quatre batailles auxquelles ont pris part les éléments de l'ANP, entre le 14 juin et le 24 octobre 1967, il citera l'une d'elles au cours de laquelle, ces éléments ont «pulvérisé» un équipement militaire israélien. Evoquant une participation quantitative et qualificative de l'Armée algérienne à cette guerre et en sa qualité de représentant du ministère de la Défense nationale (MDN), le colonel Abdelkader Bourouina a, pour sa part, qualifié la guerre des Six-Jours comme étant une des épopées de l'ANP, dont la solidarité, l'efficacité et la bravoure ont contribué à booster le moral des troupes égyptiennes qui était au plus bas. L'intervenant est revenu sur l'annonce faite par l'ancien président algérien, Houari Boumediene, qui était de se rendre au front égyptien, avec comme mot d'ordre «la victoire ou le martyre» au champ d'honneur, et ce, bien avant le congrès de Khartoum (Soudan) qui avait été consacré à la participation des armées arabes en renfort à celle de l'Egypte et alors que l'ANP venait de sortir d'une longue guerre de Libération nationale, a-t-il observé. La participation algérienne a été décidée, a-t-il poursuivi, en dépit du manque de connaissances de l'ANP du terrain de Sinaï, du peu d'informations sur l'ennemi, relevant que cette présence a contribué à stopper l'avancée de l'ennemi et la reconstitution de l'armée égyptienne. L'Egypte avait perdu la bataille, mais pas la guerre, a-t-il souligné. Le conférencier a ensuite rappelé la suite des événements ayant conduit à la guerre d'Octobre 1973 qui a également impliqué les troupes de l'ANP, dont l'ultime retour au pays n'eut lieu qu'en 1975. Le colonel Bourouina n'a pas omis de citer quelques-uns de ceux qui étaient aux commandes des bataillons algériens durant ces deux dates historiques, comme Abderrezak Bouhara, Abdelkader Abdellaoui, Khaled Nezzar, Mohamed Gaïd Salah, Mohamed Allahoum et Abdelmalek Guenaïzia. A l'issue de leurs témoignages, les colonels en retraite, Mahmoud Bellaoui et Ali Benghezala ont été honorés symboliquement pour leur bravoure lors des événements commémorés, lesquels ont fait l'objet d'un film documentaire réalisé par le MDN et projeté en la circonstance.