La photo de famille Pour l'heure, il n'est pas question de taper à la porte du FMI. Comme alternative, le président de la République préconise des emprunts internes non conventionnels. Le Conseil des ministres, le premier de la nouvelle législature, a été exclusivement consacré au Plan d'action du gouvernement. Le document lu par le Premier ministre a traité de tous les aspects de la politique qui sera mise en oeuvre par l'Exécutif sur les cinq prochaines années. Inspiré du programme du président de la République, le Plan d'action fait ressortir une réelle volonté de protection de la société, tant sur les aspects sociaux, culturels qu'économiques. Dans le document où l'on sent un véritable souci de préserver la cohésion nationale, les aspects financiers ne sont pas développés, mais l'on devine la gymnastique que devra déployer le ministre des Finances pour confectionner un budget dans les normes préconisées par le projet de finances triennal. La course à la limitation des déficits sera d'autant plus compliquée que le président de la République a fortement insisté lors de son intervention sur le strict respect de son orientation quant au non-recours à l'endettement extérieur. Pour le chef de l'Etat c'est la souveraineté économique du pays qui est en jeu. Pour l'heure donc, il n'est pas question de taper à la porte du FMI. Comme alternative, le président de la République préconise des emprunts internes non conventionnels. Il y a là un gisement intéressant que l'économie nationale a jusque-là négligé. Le financement par la bourse via des ouvertures de capitaux ou des souscriptions à des emprunts obligataires sera donc la norme, au regard de l'insistance du chef de l'Etat. A l'impossibilité de l'emprunt auprès des institutions financières internationales, le président Bouteflika recommande la poursuite de l'effort de réduction du volume des importations de biens et de services. Le but: préserver les réserves de changes du pays. Cette donne que Abdelmadjid Tebboune devra impérativement inclure dans son action sur le terrain, relève également d'une profonde conviction qui l'anime. Les deux hommes sont sur la même longueur d'onde pour ce qui concerne la rationalisation budgétaire, histoire de réussir l'objectif de redressement des finances publiques à l'horizon 2019. Cela étant, le chef de l'Etat a tenu à ce que la cohésion soit le maître-mot dans l'action du gouvernement Tebboune, notamment en ce qui concerne le nouveau modèle de croissance économique, engagé par son prédécesseur. Le Plan d'action tiendra compte de cet aspect primordial dans la démarche de l'Etat pour faire face à la crise financière, dont les premiers véritables impacts sont attendus pour 2018. Sur ce registre, l'amélioration de l'environnement de l'investissement, et la modernisation du système fiscal, des banques publiques et du marché financier constituent autant de missions essentielles pour le gouvernement Tebboune. Un détail important dans les orientations du président à l'équipe gouvernementale, concerne l'exploitation de toutes les ressources énergétiques du pays, les hydrocarbures non conventionnels et l'énergie, le renouvelable compris. Sur ce chapitre, il y a lieu de souligner que l'Etat entend développer au mieux le mix énergétique, où le gaz de schiste aura forcément sa place. Il reste que le projet des 4 000 MgW d'électricité solaire demeure une priorité du gouvernement, puisque il a été rappelé lors de ce Conseil des ministres.