La ville de Lalla Maghnia a bénéficié, à l´occasion, d´une enveloppe de 24 milliards de centimes. La conférence de Ahmed Saïd donnée mercredi à la salle Dounyazed a été le point d´orgue du jubilé de l'ancien président de la République Ahmed Ben Bella qui s´est clôturé samedi par la waada donnée au mausolée de Sidi El Ouassini. La ville de Lalla Maghnia qui a bénéficié à l´occasion d´une enveloppe de 24 milliards de centimes s´est parée pour l'évènement. Une semaine durant elle a vécu au rythme du programme défini par les organisateurs du jubilé. Du sport, de la musique, des conférences, enfin un florilège terni par les défections de certaines personnalités politiques qui ne sont pas venues pour différentes raisons. Lalla Maghnia s´est parée pour recevoir Mandela, Henri Kissinger, Jean Ziegler mais ces derniers pour divers motifs n´ont pas daigné faire le déplacement pour participer au grand hommage rendu à Ahmed Ben Bella, l´ancien président de la République et l´ancien stoppeur de l´équipe de L´US Maghnia. Ben Bella est revenu dans sa ville natale et avec lui sont revenus les lampions pour éclairer toute la bourgade. Sa résidence située sur la banlieue est de la ville n´a pas désempli durant toute la durée du jubilé. Des personnalités locales, nationales, étrangères, des humbles tous se sont donné rendez-vous pour rendre un vibrant hommage à l´ancien détenu du château d´Aulnoy. Le souvenir était vivace durant la semaine qui a permis à Maghnia de reprendre des couleurs, de se débarrasser des ordures qui jonchaient le sol et de se parer pour l´événement. Les organisateurs conscients de l´importance de l´événement ont installé une cellule de communication au niveau du siège de l´ancienne mairie. Cette dernière devait s´occuper des accréditations des confrères, de leur prise en charge et de leur faciliter la tâche au maximum. Sofiane Z. s´est démené comme un beau diable pour rendre le séjour des confrères agréable. Il a tenté d´expliquer les défections, d´arranger des entretiens, de faire son travail comme il se doit. Au cours de la conférence animée par Saïd Ahmed, l´animateur de la station radio créée au mois de juillet 1953, qui avait lu le 31 octobre 1954 le communiqué annonçant le déclenchement de la révolution, l´orateur a eu l´occasion de rappeler le rôle joué pour l´émergence des principes du nationalisme arabe par Ben Bella et Gamal Abdel Nasser. Il avait annoncé que l´ancien président de la République fut le premier dirigeant arabe à être reçu par le guide de la révolution des officiers libres qui avaient déposé Naguib. Son discours agrémenté d´anecdotes était fort intéressant pour l´auditoire constitué d´étudiants, d´anciens moudjahidine et de simples citoyens. Saïd Ahmed a raconté la gêne des responsables de la station pour la traduction du texte annonçant le déclenchement de la guerre de Libération rédigé en français par feu Boudiaf. Il avait parlé des tractations pour trouver une formule adaptée à l´auditoire proche-oriental habitué à une forme d´arabe loin des usages classiques. Saïd Ahmed a raconté comment Fethi Eddib, a organisé un rendez-vous Gamal Abdel Nasser-Ben Bella et comment, subjugué par sa gentillesse, son engagement militant et sa sincérité le raïs en avait fait un ami qu´il recevait chez lui sans protocole aucun. D´ailleurs, sa fille Houda Abdel Nasser a abondé dans le même sens précisant que l´ancien président de la République était très écouté par le raïs. «Le nationalisme arabe qui s´effrite aujourd´hui à vue d'oeil n´était pas une vue de l´esprit, à l´époque c´était une réalité concrète qui avait poussé les Occidentaux à prendre en considération l´espace arabe qui s´étend de l´Atlantique à l´Asie», dira Ahmed Saïd. Hussein Chaffi racontera l´anecdote de sa rencontre avec Ben Bella qui s´était présenté comme un simple réfugié algérien qui s´était affublé du nom de Meziani Messaoud. Quelque temps plus tard le déclenchement de la guerre de Libération et l´effervescence qui avaient suivi lui ont fait comprendre qu´il s´agissait d´un guide de la révolution algérienne. «On devait annoncer le 1er novembre les résultats du premier bilan des actions armées et cela nous avait plongé dans une ambiance d´euphorie. Le soir, au journal, on avait annoncé 16 actions armées dont la dernière, le sabotage d´un transformateur électrique à Khenchela", dira-t-il. Le programme du jubilé s´est poursuivi par des compétitions sportives qui ont jalonné la durée du programme. Un tournoi de pétanque, de football, de handball ainsi que des courses équestres ont été retenus au programme par les organisateurs. La clôture s´est faite au mausolée de Sidi Ouassini par une grande waada et la pose de la première pierre d´une école coranique qui portera le nom de l´ancien président. Dans la soirée, un gala de musique constellé d´étoiles de la chanson algérienne a constitué le baisser de rideau du jubilé qui a tenu en haleine le Tout-Maghnia.