et ça repart... La plupart d'entre eux ont relevé l'absence de chiffres et de délais pour la réalisation des objectifs tracés dans le Plan d'action. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les observations sur le Plan d'action du gouvernement sont tombées avant qu'il ne soit présenté dans la soirée d'hier par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, à l'APN. Lors de la cérémonie d'installation des structures de l'Assemblée, les députés ont livré leurs lectures sur ce projet. La plupart d'entre eux ont relevé l'absence de chiffres et de délais de réalisation des objectifs. «Le Plan d'action contient des dispositions positives telles que le non-recours à l'endettement extérieur, mais il faut en contrepartie multiplier les efforts pour le recouvrement fiscal, et ce, en vue de pallier le recul des prix du pétrole», a soutenu le chef du groupe parlementaire du RND. Belabas Belabas a mis l'accent sur la nécessité de lever les obstacles de la bureaucratie sur l'investissement pour faciliter la création de richesse. Le parti majoritaire du FLN se dit soulagé par la décision du non-recours à l'endettement extérieur. «La décision du président a mis fin à la polémique», a soutenu Saïd Lakhdari qui pense que la politique des subventions ciblées va permettre au gouvernement de réduire les dépenses. Les partis de l'opposition étaient plus pointus sur les critiques. «Dans le texte il y a de bonnes intentions, mais il n'y a pas de chiffres ni de précisions sur certaines décisions», a soutenu le député du Parti des travailleurs, Ramdane Youcef Taâzibt. Ce dernier a salué la décision du président de la République portant sur le non- recours à l'endettement extérieur, mais relève que le gouvernement n'a pas donné d'alternative. «On a l'impression que ce Plan d'action ne prend pas la température de la société qui traverse une crise économique», a-t-il dit en précisant que ce plan n'a pas traité la question du chômage qui est une véritable bombe à retardement. L'avis du Mouvement de la société pour la paix ne diffère pas. Le MSP déplore également l'absence d'indicateurs économiques qui permettent sérieusement d'évaluer l'action du gouvernement. «Ce Plan d'action est une copie du Plan d'action de 2014, il ne définit pas les moyens et les mécanismes de sa mise en oeuvre», a déclaré le chef du groupe parlementaire, Nacer Hamdadouche. Selon lui, le problème qui se pose est dans la méthode d'application de ce programme sur le terrain devant l'affaiblissement des ressources financières. «Nous sommes soulagés de la décision du non- recours à l'endettement extérieur, mais ce Plan d'action ne donne pas de solutions», a-t-il fait remarquer. Une lecture partagée par le Front de la justice et du développement. «C'est la même copie présentée par le gouvernement Sellal en 2012 et en 2014», a déploré son chef du groupe parlementaire, Lakhdar Benkhelaf. Selon lui, devant l'absence de bilan de politique générale des gouvernements précédents, il est difficile d'évaluer ce Plan d'action. Notre interlocuteur reconnaît que ce plan contient de bonnes intentions sans montrer la méthode d'application. Leïla Hadj Arab du Rassemblement pour la culture et la démocratie a qualifié ce plan d'utopique. «Dans l'introduction du plan, il n'y a aucune trace de la crise économique qui secoue le pays», a -t-elle relevé tout en estimant que les objectifs fixés paraissent irréalisables. Elle cite à titre d'exemple l'objectif des trois millions de logements. «Comment peut-on réaliser autant de logements alors que les ressources financières sont en baisse?», s'est-elle exclamée. Les députés souhaitent avoir des précisions du Premier ministre sur les différentes préoccupations soulevées. Ces derniers seront nombreux à l'interpeller durant les débats. Plus de 200 élus se sont inscrits aux interventions, ce qui risque de prolonger les travaux des plénières jusqu'à vendredi prochain. Cependant, les nouveaux élus du peuple n'auront pas le privilège de passer à la télévision. En raison du programme spécial Ramadhan, les plénières de débats ne seront pas retransmises par l'Entv, ce qui a irrité sérieusement les députés qui se bousculent à chaque fois pour passer sur le petit écran. L'APN installe ses structures en urgence Elle s'est dotée enfin des structures organiques. L'Assemblée populaire nationale a procédé hier à l'installation de ses structures dans la totale précipitation. La composante du bureau de l'APN a été adoptée par la majorité. Le bureau s'est réuni juste après pour examiner les dossiers des groupes parlementaires avant de les valider en plénière. Les députés ont été chargés d'installer officiellement les commissions parlementaires dans l'après- midi d'hier. Or, l'institution présidée par Saïd Bouhadja n'a pas achevé toutes ses dispositions convenablement. L'assemblée s'est vue contrainte de débattre le Plan du gouvernement quelques heures seulement après l'installation des structures. Sur les 12 commissions parlementaires, trois n'ont pas été installées. Il s'agit des commissions de l'habitat, du transport et de l'agriculture. Leur mise en place a été reportée à une date ultérieure en raison du désaccord survenu sur la répartition des missions entre le FLN, le MSP et les indépendants.