Le professeur du centre universitaire de Khemis Miliana a laissé une veuve enceinte et une orpheline de quatre ans Deux suspects ont été arrêtés, il s'agit de deux frères jumeaux âgés de 23 ans, des étudiants, l'un au centre universitaire de Tipasa et l'autre à El Affroun. L'université algérienne en deuil! Le professeur universitaire Bachir-Sarhane El Garaoui a été sauvagement assassiné dimanche dernier. Cet enseignant à la faculté de droit du centre universitaire de Khemis Miliana (W. Aïn Defla), a été atteint d'une vingtaine de coups de couteau, en plus de coups de marteau. Les services de la police judiciaire ont procédé à l'arrestation de deux suspects du meurtre, a-t-on appris hier de sources sécuritaires. Il s'agit de deux frères jumeaux, âgés de 23 ans, étudiants, l'un au centre universitaire de Tipasa et l'autre à El Affroun (Blida). Les mêmes sources ont démenti une information selon laquelle le mobile du crime était de se venger du professeur pour une affaire de fraude à l'université, tout en se refusant à donner d'autres informations sur cette affaire, afin de préserver le secret de l'enquête. La rumeur laissait entendre que la victime a été tuée par deux de ses étudiants pour les avoir... empêchés de tricher durant un examen. Tahar Mohamed Benhadj, doyen de la faculté de droit et des sciences politiques de l'université de Khemis Miliana a également démenti ces rumeurs. «La perte du docteur El Garaoui Bachir-Sarhane (nom de la victime) est une perte pour toute la faculté. Selon les informations dont on dispose, la victime était chez sa famille à Semar dans la banlieue algéroise. Après avoir accompli la prière des «tarawih», elle s'est déplacée vers 23h30 vers la ville de Tipasa. Son corps sans vie a été découvert dans la cité des 120 Logements dans la partie ouest de la ville en direction de Hadjout», a révélé Tahar Mohamed Benhadj. «Si on suivait cette hypothèse, pourquoi le crime a été commis en dehors de la wilaya (Aïn Defla)? La victime habitait à Khemis Miliana, puis elle était chez sa famille à Alger avant de se déplacer à Tipasa. Il y a une pièce qui manque que l'enquête déterminera. Ce qui est sûr pour le moment, c'est que cette affaire n'a aucune relation avec l'université. À moins que l'enquête (des services de police) prouve le contraire dans l'avenir», a-t-il soutenu. Néanmoins, même si ces rumeurs ont été démenties, cela n'a pas calmé les universitaires. Les syndicalistes de l'enseignement supérieur ont dénoncé cet assassinant, tout en mettant en évidence l'insécurité qui règne dans les universités. «C'est malheureux où nous en sommes arrivés pour notre université. Ce crime est un acte très grave et lâche. C'est vraiment malheureux» a indiqué, Abdelhafid Mellat, du syndicat des enseignants de l'enseignement supérieur (Cnes). Il a soutenu, qu' «à plusieurs reprises, la tutelle avait été alertée et mise en garde sur la violence au sein des universités et appelée à intervenir en urgence pour mettre fin à ce danger qui constitue un danger permanent». «Nous allons, à présent, saisir directement le Premier ministre pour qu'il remédie à cette situation grave», ajoutant que la famille universitaire allait observer aujourd'hui un jour de deuil national et des sit-in de protestation. Même constat fait par Azzi Abdelmalek, également syndicaliste de l'enseignement supérieur. Il estime que c'était un acte «abominable», relevant que la tutelle a toujours été alertée sur la dégradation constante de la sécurité au sein de nos universités. «Nous avons dénoncé à maintes reprises la violence et les différents maux qui secouent l'université, sans que nous puissions trouver une oreille attentive de la tutelle», a-t-il conclu avec beaucoup d'amertume.