Son Plan d'action a incontestablement esquissé les contours de l'Algérie nouvelle, celle de demain «L'Algérie est un pays de libertés et le demeurera, chaque citoyen est libre de s'engager dans les affaires, la politique ou même les deux, mais pas à la fois» L'argent et le pouvoir ne feront plus bon ménage. Ceux qui ont fait du statut que leur ont conféré les institutions ou de la pratique de la politique un fonds de commerce doivent rentrer dans les rangs. L'Exécutif a de toutes les façons décidé de ne pas leur laisser les coudées franches. Tebboune veut faire place nette. De nouvelles règles seront instaurées pour s'attaquer au cas de trafic d'influence à des fins personnelles. Le gouvernement fournira un «effort particulier» afin de «moraliser davantage la vie publique en se basant sur de nouvelles règles pour encadrer les cas de trafic d'influence à des fins personnels, les cas d'incompatibilité au sein des instances élues et d'imbrication entre les domaines politique, économique et associatif» a affirmé Abdelmadjid Tebboune, mardi dernier, à l'occasion de la présentation du Plan d'action de son gouvernement devant les élus du palais Zighoud-Youcef. L'intrusion massive de l'argent dans la sphère politique a donné lieu à de détonantes affaires de corruption et de pots-de-vins qui ont éclaboussé des ministres, des fonctionnaires de haut rang et des personnalités de premier plan au point de faire de la «chkara» un label national. A ce titre, trois affaires au moins auront eu en commun de défrayer la chronique de cette dernière décennie. Elles ont dévoilé que les projets de développement du pays qui sont dotés d'enveloppes financières faramineuses ont attisé les appétits personnels, voire familiaux, au point d'ériger l'abus de biens sociaux, la corruption, les pots-de-vin, les malversations en type de gestion. Dorénavant cela sera à chacun son «métier». «L'Algérie est un pays de libertés et le demeurera, chaque citoyen est libre de s'engager dans les affaires, la politique ou même les deux, mais pas à la fois», a indiqué le successeur de Abdelmalek Sellal qui a ajouté: «Nous allons oeuvrer à la séparation entre l'argent et le pouvoir!». La démarche est ciblée. Pas de chasse aux sorcières. Il s'agit de séparer le bon grain de l'ivraie pour extirper des pratiques mafieuses qui ont pollué les institutions de la République. Une situation clarifiée par le Premier ministre. «Cette démarche ne se veut nullement une confrontation avec le patronat, les hommes d'affaires et l'argent», a soutenu le Abdelmadjid Tebboune qui a souligné que l'argent ne doit pas «s'immiscer dans les rouages de l'Etat». Le projet du Plan d'action du gouvernement ne recèle en lui aucune restriction du droit aux libertés individuelles il aspire à la consolidation de l'Etat de droit, des libertés et de la démocratie. Le gouvernement s'attellera dans «les plus brefs délais» à l'élaboration avec le Parlement des textes de lois découlant du dernier amendement de la Constitution et à la réunion des conditions nécessaires à l'installation des organes prévus par la Constitution pour les garantir. «Le gouvernement oeuvrera à l'enrichissement des droits du citoyen à travers le respect des libertés publiques nouvellement constitutionnalisées... ainsi qu'à l'approfondissement du processus de réforme en matière d'indépendance de la justice, de consécration de la liberté de la presse...» a affirmé Abdelmadjid Tebboune qui a mis en exergue l'importance de consacrer les composantes de l'identité algérienne pour le raffermissement de l'unité nationale, «loin du fanatisme et de l'extrémisme». Le Premier ministre est décidé par ailleurs à mener une rude bataille contre la bureaucratie et éradiquer «toutes formes d'abus». Son Plan d'action a incontestablement esquissé les contours de l'Algérie nouvelle, celle de demain.