Le professeur Abdallah Boukhalkhal, ancien élève de «Maâhad Benbadis», signalera à cet effet, l'abondance des travaux consacrés à Benbadis. C'est acté depuis mardi soir: le «Forum de Constantine», second volet de l'initiative «Houna Qassentina» lancée en commun par la société d'édition «Les Editions du Champ libre» et l'association «Numidi-Arts» a désormais pris place dans l'espace culturel constantinois. Le rendez-vous de vingt-deux heures au siège de l'Odej, mitoyen du quartier Kaddour Boumeddous, ex-Ciloc, aura été largement honoré et le public qui avait occupé les travées de la salle de conférences, attentif et pugnace lors des débats, a, sans ambiguïté, validé ce nouvel espace de rencontres et d'échanges. La satisfaction des organisateurs du «Forum de Constantine» était aussi perceptible entre d'une part le pari tenu et d'autre part celle d'avoir «rétabli l'image de cheïkh Abdelhamid Benbadis, écornée par le long métrage qui lui avait été consacré», selon les termes de Mériem Merdaci, directrice des Editions du Champ libre. Le choix de «Houna Qassentina» d'ouvrir le «Forum de Constantine» par le retour sur l'itinéraire du président de l'association des Oulémas et de proposer justement «un autre regard», comme l'indiquait le programme de la manifestation, s'il s'inscrit d'abord dans l'esprit du mois sacré du Ramadhan procède aussi du climat de polémiques et de critiques qui avaient suivi la présentation du film Benbadis. Le professeur Abdallah Boukhalkhal, ancien élève de «Mahad Benbadis», ancien recteur de l'université islamique Emir Abdelkader, aura donné un lustre particulier à l'inauguration du «Forum de Constantine» à la fois par la qualité de la communication et par la dimension pédagogique de ses propos. Il signalera, à cet effet, l'abondance des travaux consacrés à Benbadis et reprendra à son compte l'assertion du professeur Belkacem Saâdallah qui faisait de Benbadis «l'homme le plus important de la première moitié du vingtième siècle». Rappelant d'abord l'ascendance de cheïkh Abdelhamid Benbadis, le conférencier a mis en exergue les principales étapes de sa formation intellectuelle puis détaillé les différentes facettes de l'engagement de l'homme, déclinant ses contributions de publiciste - notamment au travers des titres El Moutaqid et Echiheb - d'animateur de l'islah, soulignant en particulier son opposition résolue au système colonial. Les débats auront été à la hauteur de la qualité de la communication du professeur Boukhalkhal et le positionnement de Benbadis sur la question nationale, ses rapports avec les principaux acteurs du Mouvement national, son influence notable sur le mouvement associatif musulman, auront largement été revisités. Le professeur Boukhalkhal donnera aussi lecture de la plateforme pour une Constitution musulmane rédigée par le cheikh, découverte dans les archives de l'université de Virginie, d'une étonnante modernité politique qui laissera ouverte la troublante question du décès du président de l'association des Oulémas. Quelle foi accorder, en effet, à la thèse de son empoisonnement? L'assistance comme le conférencier se sont séparés sur la conviction partagée d'un Benbadis qui reste à redécouvrir. «Les Khouans» chez les zinzins du café riche Pour l'ultime session des «Zinzins du café riche», qui auront égayé le Ramadhan constantinois, pouvait-il y avoir meilleure affiche que la mémoire revisitée de la tradition des zaouïas de la médina? De la Rahmanya à Hansala en passant par la Quadria, La Tayebbya ou la Tidjania seront ainsi évoqués les enseignements, le sama'a et les rites des confréries versus Constantine. Signalons enfin que «Les zinzins du café riche» comme «Le Forum de Constantine» reviendront à la rentrée.