Il a réussi la prouesse de se produire devant pas moins de 16 000 personnes, mercredi dernier, puis a chanté devant 10 000 fans au chef-lieu de la commune de Boudjima, sise à 22 kilomètres au nord-est de la ville de Tizi Ouzou. Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, Mohamed Allaoua vient de battre tous les records en matière de public durant les soirées de Ramadhan 2017, programmées dans les quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. Après le stade Oukil-Ramdane où Mohamed Allaoua a réussi la prouesse de se produire devant pas moins de 16 000 personnes, mercredi dernier, le même artiste a chanté devant 10 000 fans au chef-lieu de la commune de Boudjima, sise à 22 kilomètres au nord-est de la ville de Tizi Ouzou. Ils sont venus de partout, de Maâtkas, Boghni, Draâ El Mizan, Azazga, Tikobain, Tizi-Ville, pour prendre part à ce moment magique et de rêve prodigué par un artiste doté d'une voix exceptionnelle et dont les chansons de gaieté sèment le bonheur dans les coeurs. Les organisateurs de ce spectacle, à savoir les Etablissements Saci et Hakim DJ Events ont réussi un pari très difficile car en l'absence des forces de l'ordre, il est vraiment difficile de contenir autant de milliers de femmes et d'hommes ayant afflué sur le lieu où s'est tenu le gala. Afin de se garantir une place assise, des centaines de familles n'ont pas hésité à faire le déplacement bien avant l'horaire du ftour. Et c'est sur place, à la belle étoile, qu'ils ont rompu le jeûne. Ceux qui sont arrivés plus tard, c'est-à-dire à partir de 20h30 ont pu tout de même trouver quelques places libres. Mais dès 21h, il fallait se contenter d'assister au spectacle en position debout. Ce qui n'était pas une corvée en soi car, quand Mohamed Allaoua chante, il est difficile, voire impossible de se tenir assis et de ne pas laisser libre cours à des mouvement de danse qui arrivent presque naturellement. Devant un tel public magnifique, de l'avis même de Mohamed Allaoua, ce dernier ne pouvait qu'être revigoré. En pleine forme, Mohamed Allaoua est passé directement à l'acte, une fois sur scène, il entonne l'une de ses plus belles et récentes chansons: Eziniyi. Comme un seul homme ou une seule femme, le public, en choeur, chante avec son idole. En effet, Mohamed Allaoua a chanté en même temps avec son public tout au long de cette mémorable prestation. Fait étonnant, les fans de Mohamed Allaoua connaissent par coeur les chansons de cet artiste qui réussit à s'imposer en dépit d'une multitude de difficultés sur lesquelles il bute pour se produire en Algérie. Une ambiance électrique règne alors tout au long des deux heures et demie qu'a duré le spectacle. L'ensemble des ingrédients pour la réussite d'un tel spectacle gigantesque était réuni. Le public, les youyous stridents, les feux d'artifice, les étoiles, une scène et une sono impeccable, les acclamations... Mohamed Allaoua enchaîne alors ses titres les plus envoûtants comme Allo triciti, Wali lhalaw, lhub iw amezwaru, Ahya baba chikh, etc. Ayant égrené plusieurs titres d'affilée, Mohamed Allaoua était dans l'obligation de marquer une pause. Il prête alors le flambeau au chanteur Brahim Medani le temps de signer l'entracte et de revenir. Mohamed Allaoua de nouveau sur scène est encore accueilli triomphalement. Le spectacle se poursuit avec la même verve. Et soudain, entre deux chansons, le public se mit à scander spontanément et à l'unisson: «Matoub, Matoub...!!!». Mohamed Allaoua saisit le message. Il interprète alors le célèbre titre du Rebelle Slaavits ayavahri, composé sur un air de fête, mais dont le texte a trait à la revendication et au combat identitaire amazighs. Le public s'enflamme de nouveau. Mohamed Allaoua réussit le défi d'interpréter merveilleusement l'une des chansons du plus grand chanteur kabyle de tous les temps. C'est sur cet hommage à un aîné que le spectacle de Mohamed Allaoua s'est achevé avec un goût d'inachevé car le public en voulait encore.