L'Algérie est appelée à détruire un stock de 934 transformateurs, 84 condensateurs et 2 disjoncteurs. Le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement de territoire, Cherif Rahmani, décide d'éradiquer les huiles askarel. Il a donné, hier, le coup d'envoi de l'opération pilote de la destruction des transformateurs et condensateurs contenant une forte concentration de ces huiles toxiques. Une enveloppe de 1 million de dinars a été dégagée à cet effet. Appelées aussi PCB (polychlorobiphényles), ces huiles sont résistantes au feu. Cependant, même si cette matière est un bon isolant, il n'en demeure pas moins que sa dispersion dans la nature est hautement dangereuse. Les PCB sont toxiques et fortement soupçonnés d'être cancérigènes. Ils sont utilisés dans les transformateurs de puissance et les transformateurs des condensateurs. Depuis son adhésion, en mai 1998, à la convention de Bâle, relative au contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de l'élimination, l'Algérie a stocké pas moins de 934 transformateurs, 84 condensateurs et 2 disjoncteurs. Les points de stockage sont répartis à travers 15 wilayas du pays. Déjà, dans la wilaya de Laghouat, l'opération d'élimination des 184 transformateurs a commencé au mois de décembre 2004. Dans la wilaya d'Alger, l'opération pilote de la destruction des 108 transformateurs, 11 condensateurs et 2 disjoncteurs a commencé hier. Elle a concerné le premier groupe, à savoir les établissements scolaires et universitaires, établissements de santé, services administratifs, hôtels, infrastructures de la Défense nationale... Dans ces lieux, où on note une forte présence humaine, quelque 500 transformateurs sont stockés. Le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Cherif Rahmani a organisé hier une visite dans quelques-uns de ces lieux. Ainsi, l'hôpital Birtraria (El Biar), le lycée Djilali Ghanem, le Sénat, la faculté centrale...ont été, entre autres, les points d'escale. Par ailleurs, l'ensemble des stocks détenus sera éliminé progressivement. «L'élimination des stocks et déchets de PCB est une opération dangereuse qui nécessite des moyens techniques et financiers colossaux» a déclaré M.Rahmani. «L'opération doit se dérouler dans des conditions de sécurité et de protection de l'environnement dans toutes les étapes. C'est pourquoi une approche progressive et une organisation parfaite sont indispensables». Cependant, en l'absence d'installations spécialisées dans l'élimination des déchets spéciaux en Algérie, ces déchets seront exportés à l'étranger. Donc, l'option de la construction d'une installation d'incinération est écartée, et ce à cause du coût d'investissement élevé, estimé entre 40 et 50 millions de dollars. Ainsi, 1793 tonnes d'huiles contaminées seront exportées vers la France et la Belgique où elles seront détruites. Aussi, quelque 250 tonnes d'objets et de terres contaminés seront évacués vers la Hollande. Quant aux transformateurs, ils seront exportés vers la Chine. Enfin, l'avis d'appel d'offres pour la réalisation de la même opération concernant les deux autres groupes, sera lancé bientôt. Ces groupes sont ceux où on note une activité agroalimentaire et pharmaceutique pour le premier et le reste des activités industrielles pour le second.