La Banque extérieure d'Algérie a dévoilé, ce mercredi 28 juin, ses résultats financiers pour l'année 2016. La BEA, première banque algérienne, a réalisé un bilan total de 2574 milliards de dinars. Ce bilan est en baisse de 1,1% par rapport à 2015. Toutefois, le bénéfice net engrangé a été établi à 34,57 milliards de dinars, enregistrant une hausse de 3,5% par rapport à l'année précédente. A cet effet, il est prévu que la banque distribue 10 milliards de dinars de dividendes qui iront alimenter les caisses du Trésor. Cette performance est pourtant loin d'être prévisible. En tant que Banque principale de la Sonatrach, il était attendu que la BEA subisse de plein fouet la crise qui s'abat sur le secteur des hydrocarbures. En effet, la chute des prix de l'or noir sur le marché international a entraîné une chute libre des revenus des pays mono-exportateurs. C'est le cas de l'Algérie qui a perdu plus de 40% de ses revenus provenant des hydrocarbures, principale source de devises, depuis 2015. Cette situation s'est naturellement répercutée sur les équilibres financiers du pays, et, par ricochet, les banques. En effet, dans son rapport, la BEA fait état d'une baisse «des ressources en provenance du secteur public, due essentiellement à la baisse des ressources provenant de la relation avec Sonatrach». Cette baisse, qui est de 1,1% par rapport à l'année 2015, est relativement faible. Mais la tendance baissière est telle qu'il est désormais impératif pour les banques de se tourner vers le secteur économique privé afin d' assurer leur survie. La BEA semble avoir pris conscience de cette nécessité et s'attelle déjà à conquérir de nouveaux segments. «L'effort en matière de collecte des ressources auprès du secteur privé a permis de compenser la baisse des ressources collectées auprès du secteur public», précise la banque dans son rapport pour l'exercice de l'année 2016. La hausse enregistrée du bénéfice de la banque est certes un point positif à souligner. Néanmoins, force est de constater que le résultat net enregistré en 2015 a augmenté de 13% par rapport à l'année 2014, ce qui renseigne sur le ralentissement de l'activité de la BEA. Ce ralentissement, pour relatif qu'il soit, a été prévu depuis bien longtemps. «Les réserves de changes actuelles permettent à l'Algérie de faire face aux chocs sur la balance des paiements extérieurs à court terme, mais cette capacité à résister aux chocs se dissipera vite si les cours du pétrole restaient à des niveaux bas pendant longtemps», a déclaré le gouverneur de la Banque d'Algérie il y a trois ans. La situation est aujourd'hui davantage délicate, notamment avec la stagnation des prix du pétrole et elle l'est d'autant plus que la recapitalisation des banques, dépendant des réserves de changes actuellement disponibles, risque de se trouver en difficulté. D'ailleurs, lors du Conseil des ministres tenu dernièrement, le président de la République a demandé au gouvernement de recourir aux moyens non conventionnels de financement, à savoir la planche à billets, de ce fait, une refondation du système financier national est plus que d'actualité.