Le partenariat entre l'Afrique et l'Union européenne doit être gagnant -gagnant, a plaidé le ministre des Affaires étrangères. Une perspective où l'Algérie doit jouer un rôle de premier plan. De par sa situation géographique, elle constitue un maillon indispensable de la nouvelle «philosophie» de partenariat que veut développer l'UE avec le continent. La mission du chef de la diplomatie algérienne en terre éthiopienne s'est soldée, en effet par une belle reconnaissance qui conforte un tel statut. L'Europe a élevé l'Algérie au rang de «partenaire important». «L'Algérie est un pays extrêmement important pour l'Europe car il a toujours développé une vision unie et indivisible du continent africain», a déclaré le facilitateur UE-ACP (Union européenne-Afrique, Caraïbes et Pacifique), Louis Michel, à l'issue d'un entretien avec Abdelkader Messahel en marge des travaux de la 31e session du Conseil exécutif de l'Union africaine. Le Vieux Continent envisage de poser un regard neuf sur le continent africain. Une terre qui recèle des ressources inépuisables vers laquelle il lorgne. L'Afrique est un réservoir d'oxygène pour une économie européenne qui s'essouffle. Après que certains de ses membres se sont servis sans compter. Ce fut le temps des colonies. Du pillage de leurs richesses. Une époque révolue. Le temps est venu de traiter d'égal à égal. Une position défendue par le ministre des Affaires étrangères. Le partenariat entre l'Afrique et l'Union européenne doit être gagnant-gagnant, a plaidé hier à partir d'Addis-Abeba, Abdelkader Messahel. «Le partenariat entre l'Afrique et l'Union européenne doit être conçu de manière à ce que ce soit du gagnant-gagnant», a indiqué aux journalistes Abdelkader Messahel, au terme de sa rencontre avec l'ex-chef de la diplomatie belge (juillet 1999-juillet 2004). Les deux hommes sont sur la même longueur d'onde: fini le temps de l'assistanat qui a maintenu l'Afrique dans une extrême dépendance vis-à-vis de ses anciens colonisateurs notamment. Ce qui l'a empêché de «grandir». L'Europe est disposée à voir l'avenir autrement. «L'Europe veut partager une vision globale, politique, plus économique, mais beaucoup moins caritative et moins fondée sur une sorte de dépendance», a affirmé Louis Michel. Les projets en commun entre les deux continents ne manquent pas. «Beaucoup d'opportunités sont envisageables, notamment dans les infrastructures et dans le secteur de l'énergie et la sécurité» a rappelé l'actuel député européen. Un discours conforté par son interlocuteur. «L'Afrique est un continent émergent qui a des atouts extrêmement importants qu'elle peut développer avec un partenaire tel que l'UE, notamment en matière d'infrastructures», a souligné l'ex-ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe qui a mis en exergue les efforts consentis par l'Algérie dans ce domaine: le projet de la transsaharienne, une infrastructure importante pour les connexions, l'intégration interafricaine... En plus d'être un partenaire fiable pour ses partenaires européens en matière de sécurité et d'énergie. «L'Algérie se positionne comme un «'partenaire fiable'' de l'Union européenne (UE) dans le domaine énergétique, mais aussi sur le plan sécuritaire», indique un rapport de la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE (Pesc) adopté par les chefs de la diplomatie des 28 Etats membres lors d'une réunion qui s'est tenue le 17 octobre 2016 au Luxembourg. Sa position adoptée sur le plan des conflits à ses frontières ou à travers la planète, sa gestion des fléaux sociaux (trafic de drogue, d'armes...), se sont imposées comme des références. Louis Michel persiste et signe.