« Nous avons le même voisinage, et ce qui se passe en Afrique du Nord et au Sahel affecte directement les intérêts européens. L'Algérie est un partenaire privilégié de l'UE pour traiter de ces questions sécuritaires », a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Un rapport de la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE (PESC), adopté en octobre dernier par les chefs de la diplomatie des 28 Etats membres lors de leur réunion à Luxembourg, révèle que l'Algérie se positionne comme un « partenaire fiable » de l'UE dans le domaine énergétique, mais aussi sur le plan sécuritaire. Ce rapport de la PESC souligne que « des négociations sur les nouvelles priorités du partenariat sont en cours » entre l'UE et l'Algérie. La stabilisation de la région sur les plans politique, économique et de la sécurité est au cœur de la politique de l'UE, est-il expliqué dans ce rapport qui confirme le lancement par l'UE d'une nouvelle phase de dialogue avec les pays du voisinage méridional visant à instaurer un partenariat « plus efficace » dans le cadre de la politique européenne de voisinage (PEV) révisée. Le secrétaire général adjoint du SEAE a souligné que l'Algérie et l'UE ont des intérêts communs en Afrique. Il a salué la contribution de l'Algérie au développement de l'Union africaine et le travail qu'elle accomplit au sein de la Ligue des Etats arabes, deux autres « partenaires importants » pour l'UE. Messahel met en garde contre la montée des facteurs alimentant la radicalisation et le terrorisme Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a mis en garde contre la montée de l'islamophobie, du racisme, de la xénophobie et des interventions militaires étrangères, soulignant que ces facteurs alimentent la radicalisation et le terrorisme. « La montée inquiétante de l'islamophobie, du racisme, de la xénophobie ainsi que les interventions militaires étrangères et le non-règlement des conflits en violation du droit international sont aussi des facteurs qui alimentent la radicalisation et servent les objectifs et les intérêts des partisans de l'extrémisme violent et le terrorisme », a-t-il déclaré lors d'une conférence au Parlement européen. Cette stratégie inscrite dans la durée, a-t-il poursuivi, est « porteuse d'une profonde dynamique de dé-radicalisation » et visait la reconstitution du tissu social et le renforcement de la cohésion et de l'harmonie sociale. L'économie, un des principaux leviers de la stratégie algérienne Sur le plan économique, un des principaux leviers de la stratégie algérienne de lutte contre la radicalisation, Messahel a mis en avant les politiques gouvernementales et les nombreux programmes de développement mis en œuvre pour satisfaire les besoins essentiels de la population et l'amélioration de ses conditions de vie. Il en veut pour preuve la baisse du taux de chômage qui a été ramené de 29% en 1999 à moins de 10% actuellement, soit le taux le plus bas du pourtour de la Méditerranée, le taux d'occupation du logement qui a été réduit de 7 à 4,5%, le niveau des transferts sociaux qui représente pour l'année 2017, près de 23,7% du budget de l'Etat, et l'enveloppe de 15 milliards de dollars consacrée à la résorption de l'habitat précaire. L'Algérie s'est engagée dans « une politique de réappropriation de l'espace cultuel », selon le ministre qui a cité, parmi les mesures prises dans ce cadre, l'intensification de la formation des imams, la formation de guides religieuses, l'ouverture d'un grand nombre d'instituts nationaux de formation spécialisée ainsi que la création d'une école nationale dédiée à la formation préparatoire et au perfectionnement des cadres de l'administration des affaires religieuses.