Les cinéphiles algérois auront à découvrir une pléthore du meilleur de la production tunisienne. Sept jours durant, la cinémathèque algérienne se consacrera exclusivement au septième art tunisien. Organisée par l'ambassadeur de Tunisie à Alger en collaboration avec le ministère de la Culture, cette manifestation, qui se poursuit jusqu'au 31 de ce mois, s'est ouverte avant-hier au Palais de la culture Moufdi Zakaria. Ainsi les cinéphiles algérois auront à découvrir, au courant de cette semaine cinématographique, une pléthore de nouveaux films produits par ce pays. Au menu de cette manifestation on compte pas moins de dix films, entre longs et courts métrages. Dans le registre des longs métrages, on cite les films Nagham Annaoura (Chant de la Noria) de Abdelatif Ben Amar réalisé (2002), Raqsat Errih (Danse du vent) de Taïeb Louhichi (2003), Odyssée de Brahim Babaï (2003). Aussi, les cinéphiles découvriront des productions comme Mille et une voix ou encore Wajd du réalisateur Mahmoud Ben Mahmoud. «Nous espérons que cette manifestation soit les prémices d'une coopération durable entre l'Algérie et la Tunisie non seulement dans le domaine de l'industrie cinématographique mais aussi dans les autres secteurs» a déclaré l'ambassadeur de Tunisie en Algérie, lors de l'ouverture officielle de cette manifestation, la première du genre. Ce qu'on retient de l'ouverture officielle de la semaine du cinéma tunisien, c'est la projection de deux films, Visa et La boîte magique réalisés respectivement par Brahim Letaïf et Reda Bahi. Le premier c'est un court métrage franco-tunisien de 30 minutes. Il raconte les péripéties d'un jeune Tunisien, Rachid, qui, pour avoir un visa d'entrée en France, doit passer avec succès une épreuve de dictée. L'héros fait tout pour réussir ce test. Achetant dictionnaires, livres de gastronomie et autres, Rachid ne veut pas seulement caresser la langue de Molière mais «la violer», pour paraphraser Kateb Yacine. Cependant, peine perdue, le jour du test notre héros échoue. Ce film a raflé pas moins de sept prix internationaux dans les différents festivals où il a été en compétition. Quant au deuxième film, La boîte magique(Sandouk Laâdjab), produit en 2002, il relate la vie et les ambitions d'un cinéaste tunisien, Raouf. Ses travaux ont obtenu un franc succès auprès du public, mais cela sans pour autant réussir dans sa vie personnelle. La vie de Raouf est hantée par deux douleurs. L'une muette agissant sur lui silencieusement, sans faire de bruit. L'autre criante, défilant devant ses yeux sans pour autant pouvoir réagir. L'enfance passée aux côtés d'un père autoritaire et conservateur le poursuit comme une fatalité. Ce père même, qui tente tant bien que mal, d'inculquer à son enfant une éducation conforme aux traditions ancestrales. Néanmoins, ces souvenirs douloureux sont émaillés par quelques images heureuses: les moments passés avec son oncle, détenteur d'un ciné-bus, lui reviennent comme un leitmotiv. Le souvenir de cet oncle est étroitement lié avec la boîte magique qu'il lui a offerte. Une relation chaleureuse naquit alors entre l'enfant et cette boîte magique, et qui se développe au fil des années pour faire de ce jeune cinéphile un grand cinéaste. L'autre douleur, celle qui le pousse jusqu'à la déprime, est causée par sa femme. Une Française, alcoolique qui n'arrive plus à supporter la présence de son mari. Double échec d'une vie qui, à chaque coin de rue, fait face à une impasse. Nous en avons déjà trop dit et le mieux sera de voir le film. Un bijou qui a été salué par la critique internationale.