A defaut d'électricité on s'éclaire à la bougie Des actions de contestation ont été signalées dans certaines wilayas pour interpeller les pouvoirs publics sur ces problèmes récurrents. L'été promet bien son lot de désagréments. Les Algériens renouent avec les coupures d'eau et d'électricité. Plusieurs régions souffrent le calvaire et se retrouvent sans eau ni électricité en cette période des grandes chaleurs. Deux sources de vie indispensables durant cet été, l'eau et l'électricité, enveniment le quotidien des citoyens et provoquent des tensions. Des actions de contestation ont été signalées dans certaines wilayas pour interpeller les pouvoirs publics sur ces problèmes récurrents. Les coupures d'électricité ne sont pas aussi fréquentes par rapport à 2011. Mis à part quelques problèmes signalés à l'intérieur du pays, les grandes villes sont plutôt épargnées par ces perturbations. Interpellé sur le problème des délestages, le nouveau ministre de l'Energie a assuré que son département a pris toutes les dispositions nécessaires. «Il n'y aura pas de délestage cet été», a affirmé Mustapha Guitouni, premier responsable du secteur en marge de la cérémonie de clôture de la session parlementaire tenue dimanche dernier à l'APN. Si les coupures d'électricité ne sont pas quotidiennes, ce n'est pas le cas pour l'eau. De nombreuses régions n'arrivent pas à étancher leur soif à cause de l'alimentation en eau qui est constamment perturbée. L'eau coule au compte- gouttes dans certaines régions du pays. «Les robinets sont pratiquement à sec», déplore un citoyen de Tizi Ouzou en précisant que plusieurs localités sont privées de l'eau potable. «Le problème d'eau potable est une véritable bombe à retardement en Kabylie», a averti le sénateur FFS, Moussa Tamadartaza lors de son intervention au débat sur le Plan d'action du gouvernement. Hier, des citoyens de Tirmitine, une localité de Tizi Ouzou ont procédé à la fermeture de l'APC pour contester le manque d'eau. Récemment, la RN 12 reliant Alger à Béjaïa via la wilaya de Tizi Ouzou a été fermée à la circulation par des habitants à Oued Aïssi. Ces derniers contestaient contre une coupure d'alimentation en eau potable qui a duré plus d'une semaine. Béjaïa est également touchée par ce problème. «L'eau n'est jamais disponible 24h», déplore un résident de la ville. Lassés par ce problème qui transforme leur quotidien en enfer, les habitants de Béjaïa ont fermé la RN 27 reliant la ville à Alger pour faire entendre leurs cris aux pouvoirs publics. Pourtant, les deux régions de la Kabylie sont mieux desservies en termes de barrages et de pluviométrie. «Pourquoi on parle de pénurie?L'eau est disponible, mais c'est la réalisation des projets de transfert qui bloque à cause des problèmes d'expropriation», a expliqué le ministre des Ressources en eau en réponse à une préoccupation d'une élue de la région. S'expliquant sur ce problème en marge de la cérémonie de clôture de la session, Hocine Necib a reconnu la complexité de ce problème en précisant que les projets existent, mais ils sont bloqués par les citoyens qui refusent le passage des canalisations sur leur terrain. La Kabylie n'est pas la seule à avoir souffert du manque d'eau. L'Est du pays a été également frappé par la pénurie d'eau. «L'alimentation en eau est une catastrophe à Annaba», témoignent des habitants de la ville qui signalent des coupures allant jusqu'à trois à quatre jours. Contrairement à l'Ouest où le problème d'eau n'est qu'un mauvais souvenir, à l'est du pays la pénurie d'eau s'installe, ce qui nécessite une implication des pouvoirs publics en urgence pour trouver des solutions. A Tébessa, le problème d'eau se pose avec acuité. «Des milliards ont été dépensés dans des projets, sans pour autant régler le problème de l'alimentation en eau potable», a déploré un sénateur de la région. Les régions du Grand-Sud sont carrément menacées par la sécheresse cette année.