La délégation algérienne était conduite par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, représentant du président de la République. Il a multiplié, à cette occasion, les entretiens avec plusieurs dirigeants, notamment ceux des pays voisins. Les dirigeants du continent africain se sont retrouvés hier à Addis-Abeba pour une 29ème Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement destinée à engager la transition. Plusieurs poids lourds étaient absents à cette réunion, pour des raisons multiples. Précédée par la 34ème session ordinaire du Comité des représentants permanents (Corep), les 27 et 28 juin, et suivie par la 31ème session ordinaire du Conseil exécutif au niveau des ministres des Affaires étrangères des Etats membres (30 juin-1er juillet) à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, la Conférence des chefs d'Etat a vu des absences de taille, comme celle du Sud-Africain Jacob Zuma, retenu par l'importante et cruciale Assise de l'ANC (African National Congress), en butte à des divisions internes exacerbées. Il a été représenté par la ministre des Affaires étrangères, Mme Maite Nkoana Mashabane. Un autre dirigeant important était absent, le président nigérian Muhammad Buhari. Depuis près d'un mois, le chef d'Etat nigérian se trouve hospitalisé à Londres et a donc dépêché son vice-président Yemi Osinbajo, pour le remplacer. Pour terminer ce tour de piste, on a relevé l'absence des présidents égyptien, le maréchal Abdelfateh al Sissi, en visite officielle en Hongrie, et sénégalais, Macky Sall accaparé par l'organisation des élections législatives sénégalaises le 30 juillet prochain. Quant à l'Angolais Eduardo Dos Santos et au Camerounais Paul Biya, cela fait des années qu'ils ne se rendent plus aux sommets de l'UA, confiant la tâche à leur MAE. Ils ont été imités, cette fois, par le Soudanais Omar el Bechir et le Burundais Pierre Nkurunziza. La délégation algérienne était conduite par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, représentant du président de la République. Abdelmadjid Tebboune a multiplié à cette occasion les rencontres et les entretiens avec plusieurs dirigeants, notamment ceux de la région sahélienne. Principal sujet à l'ordre du jour: la réforme de l'Union africaine (UA). Certaines des crises qui secouent le continent, notamment celles du Mali, du Sud-Soudan et de la Libye, dont le Premier ministre Fayez al Serraj était présent ont figuré au menu des discussions entre les chefs de délégations africains. Le président en exercice de l'UA, le Guinéen Alpha Condé, arrivé parmi les premiers à Addis-Abeba pour présider une série de réunions, dont l'une était consacrée à l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables, un des mécanismes installés par la Conférence sur le Climat au lendemain de la Cop 21, organisée à Paris, avait reçu mandat pour conduire la réflexion sur cette problématique, aux côtés de son artisan précédent le président rwandais Paul Kagamé. Il faut dire que le travail est gigantesque et d'une urgence absolue, si l'on considère les problèmes qui minent en profondeur l'organisation depuis les cinq dernières années. Et ce ne seront certainement pas les responsables libyen, nigérian, camerounais ou ceux du tout nouveau G5 Sahel qui diront le contraire, ces derniers ayant débarqué au grand complet à Addis-Abeba pour la circonstance. Seul le roi du Maroc, Mohammed VI, dont la présence avait lourdement pesé sur le sommet précédent qui entérina le retour du royaume au sein de l'UA en janvier dernier, n'a pas jugé nécessaire de rééditer son coup, préférant mandater son frère Rachid pour lire un rapport sur le thème de la migration, en liaison avec le sujet choisi pour cette 29è édition: «Tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse.» Un sujet rendu passionnant par l'actualité du Rif et les affrontements ininterrompus depuis plus d'un mois à Al Hoceïma où le Makhzen a beaucoup à faire, dans tous les sens du terme, avant d'espérer rétablir une paix sociale même précaire. Le comité de réforme de l'Union africaine piloté par le Rwandais Paul Kagame a proposé aux chefs d'Etat et de gouvernement présents à Addis-Abeba l'idée d'un seul sommet par an. Son argument est qu'une réunion tous les six mois «pour prendre de multiples décisions dont les 9/10èmes ne sont pas appliquées ne sert à rien». Cette proposition a déjà fait son chemin depuis plusieurs mois, et il y a donc fort à parier qu'elle ait été bien accueillie par les dirigeants présents au 29ème Sommet. Ainsi, une des questions qui tourmentent les chefs d'Etat pourra être réglée, en attendant celle qui a trait au fait de savoir clairement si la Commission a tout pouvoir entre deux sommets ou si elle ne peut ni ne doit s'écarter des recommandations adoptées lors de chaque Conférence.